Mort de Nahel en France : le parquet enfonce le policier 

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Le parquet de Nanterre a requis ce mardi 4 mars 2025 un procès pour meurtre contre le policier impliqué dans la mort de Nahel, survenue le 27 juin 2023 à Nanterre. L’adolescent de 17 ans avait été abattu lors d’un refus d’obtempérer, un événement qui avait provoqué une vague de protestations et d’émeutes dans plusieurs villes françaises. Après près de deux ans d’enquête, la justice estime que les conditions de la légitime défense ne sont pas réunies et demande le renvoi du fonctionnaire devant la cour d’assises.

L’enquête a révélé plusieurs éléments remettant en cause la version du policier auteur du tir. Selon les expertises et la reconstitution réalisée en mai 2024, il aurait été possible de neutraliser le véhicule en visant des parties non vitales, comme le capot ou les pneus, plutôt que de tirer directement sur le conducteur. Le parquet souligne que le tir a constitué une « prise de risque inconsidérée » et que la menace imminente justifiant la légitime défense n’était pas avérée au moment des faits.

Les déclarations du policier ont également été confrontées à celles de son collègue, présent au moment du drame, et à plusieurs témoignages recueillis au cours de l’enquête. Ces auditions ont permis d’établir que Nahel avait bien redémarré la voiture sous la menace des armes, mais sans représenter un danger immédiat pour les policiers. Ce détail crucial a pesé dans la décision du parquet, qui considère que l’usage de la force létale n’était pas justifié dans ce contexte précis.

L’affaire a suscité une forte mobilisation, notamment du côté de la famille de Nahel et de ses avocats, qui réclament justice depuis près de deux ans. Me Franck Berton, avocat de la mère de l’adolescent, a salué la décision du parquet, confiant à BFM TV qu’elle était « conforme à la réalité des faits ». Selon lui, c’est une avancée significative vers un procès où « l’intention homicide devra être reconnue ». Il s’agit, selon ses propos, d’un cas exceptionnel, où un policier pourrait être jugé aux assises sous l’accusation de meurtre, ce qui est une situation rarissime en France.

De son côté, l’avocat du policier défend toujours la thèse de la légitime défense et insiste sur le fait que son client a agi sous pression, dans un contexte où le refus d’obtempérer de Nahel ajoutait une dimension d’urgence. Le policier a maintenu lors de ses différentes auditions qu’il n’avait pas l’intention de tuer, mais qu’il s’agissait d’une réaction face à une situation perçue comme dangereuse.

Depuis la mort de Nahel, la tension autour des interventions policières en France reste vive. L’affaire a ravivé les débats sur l’usage des armes à feu par les forces de l’ordre et sur les critères définissant la légitime défense. Les conclusions du parquet de Nanterre et la future décision des juges d’instruction seront suivies de près, tant par les défenseurs des droits humains que par les syndicats de police, qui craignent un précédent judiciaire affectant les interventions des forces de l’ordre.

En attendant la décision finale des juges d’instruction sur la mort de Nahel, cette affaire continue de diviser l’opinion publique, entre ceux qui dénoncent un abus de pouvoir de la police et ceux qui défendent le droit des forces de l’ordre à se protéger dans l’exercice de leurs fonctions. Une chose est sûre, ce procès, s’il est confirmé, marquera un tournant dans la gestion des affaires impliquant des tirs mortels de policiers en France.

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