« N’allez pas en Algérie, si vous n’avez pas votre propre appartement ou maison » : c’est avec ces mots tranchants qu’une Algérienne de France a provoqué un véritable tollé sur les réseaux sociaux. Sa vidéo, largement partagée, a suscité des réactions opposées, certains validant son ressenti, d’autres le rejetant avec force.
Dans son message, cette Algérienne de France explique que, sans un logement personnel, il est difficile de passer un séjour agréable en Algérie. Elle décrit une situation pesante, où les membres de la famille attendraient des invités venus de l’étranger qu’ils financent les courses et couvrent certaines dépenses du foyer. « Vous serez accusés de tous les torts et ils feront en sorte que ce soit tout le temps vous qui payez les courses… Outre cela, vous vous retrouverez obligés de rendre des comptes, on vous demandera de l’argent… », affirme-t-elle, provoquant un débat passionné en ligne.
Ce témoignage a fait réagir de nombreux internautes. Certains se sont reconnus dans cette situation et ont partagé leurs propres expériences. « J’ai coupé les ponts, ils ont profité de moi, après ils m’ont tourné le dos », raconte un utilisateur, tandis qu’un autre explique avoir choisi d’investir en France plutôt qu’en Algérie : « Moi, j’ai hésité à acheter ici en France ou chez moi en Algérie et à la fin, j’ai préféré acheter en France. Au moins, je profite avec mes enfants jusqu’à ma retraite, sinon en Algérie, je loue et je ne vais jamais chez ma famille. »
D’autres internautes, en revanche, n’ont pas apprécié cette généralisation. Pour eux, chaque famille est différente et il est injuste d’en faire une règle absolue. « Moi, j’aide ma famille jusqu’à la fin de ma vie… Arrêtez de thésauriser l’argent, vous n’emporterez rien avec vous et il faut partager », rétorque un commentateur. D’autres s’indignent du portrait négatif dressé de la société algérienne : « Il ne faut pas généraliser, ça dépend des familles. Ce que vous dites, c’est dans les villages. » Un autre internaute insiste sur le fait que l’Algérie a évolué : « Ce n’est plus l’Algérie d’avant, aujourd’hui tout est disponible sur place, il ne manque de rien. »
Ce genre de discussions illustre les tensions qui peuvent exister entre la diaspora algérienne et la société locale. Certains Algériens vivant à l’étranger ressentent une pression lorsqu’ils reviennent au pays, notamment en raison des attentes financières de leur entourage. L’idée qu’un membre de la diaspora est forcément plus à l’aise financièrement persiste, et peut créer des situations inconfortables. Mais pour d’autres, ces attentes sont simplement une expression de la solidarité familiale, une valeur centrale dans la culture algérienne.
Ce n’est pas la première fois qu’un sujet similaire enflamme les réseaux sociaux. Régulièrement, des discussions éclatent autour des difficultés rencontrées par les Algériens de la diaspora lorsqu’ils reviennent au pays. Certains y voient une désillusion : un retour au bled qui ne correspond pas toujours aux attentes, notamment lorsqu’il s’agit de la répartition des dépenses ou des dynamiques familiales. D’autres, au contraire, rejettent l’idée que les liens familiaux doivent être conditionnés par des questions financières.
Au final, ce débat met en lumière une réalité complexe, faite d’attentes, de malentendus et de différences de perception entre les Algériens de l’intérieur et ceux de la diaspora. Une chose est sûre : le sujet continuera d’alimenter les discussions, tant il touche à des enjeux profonds de solidarité, de culture et d’évolution des mentalités.
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