Nasri demande une prise en charge de « 80% des coûts du transport aérien »

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La question de la compétitivité des exportations algériennes continue de soulever des préoccupations parmi les acteurs économiques du pays, notamment dans le secteur du transport. Avec l’activation de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), de nouvelles opportunités s’offrent aux exportateurs algériens pour conquérir le marché africain. Cependant, ces derniers font face à des défis logistiques importants, notamment en matière de coûts de transport qui demeurent un frein majeur pour la compétitivité des produits algériens à l’international.

Dans ce contexte, les ministres du commerce extérieur et du transport, respectivement Mohamed Boukhari et Saïd Sayoud, ont annoncé de nouvelles mesures visant à faciliter les opérations d’exportation, en particulier vers le marché africain. Ces mesures seront présentées lors d’un événement spécial prévu mardi prochain à l’Agence nationale pour la promotion du commerce extérieur (ALGEX). Ce sera l’occasion pour les responsables de dévoiler des initiatives qui permettront de réduire les obstacles logistiques, notamment en matière de transport terrestre et aérien.

L’un des points majeurs de cette rencontre sera le départ de la première caravane de camions chargés de produits algériens destinés à l’exportation vers les pays africains. Une action symbolique pour marquer le début de l’impulsion que le gouvernement entend donner à la dynamique de l’exportation, notamment avec l’activation de la ZLECAf qui permet désormais aux entreprises algériennes de bénéficier d’avantages tarifaires lorsqu’elles commercent avec des pays africains.

Toutefois, les exportateurs, représentés par des figures telles qu’Ali Bey Nasri, membre de l’Association nationale des exportateurs algériens, insistent sur la nécessité d’augmenter le soutien financier de l’État pour le transport, surtout en ce qui concerne le secteur aérien. Selon lui, le coût des avions capables de transporter les produits algériens vers des destinations en Europe ou en Afrique est trop élevé, ce qui constitue un obstacle pour les exportateurs. Il recommande, dans un entretien accordé à Echourouk, que l’État prenne en charge 80% des coûts du transport aérien pendant trois ans, une mesure qui selon lui permettra d’améliorer la position concurrentielle des produits algériens sur les marchés étrangers.

Nasri souligne que cette mesure était en place pour les exportations vers la Libye et l’Irak dans les années 90, avant d’être supprimée. La réintroduction de cette aide dans le cadre des exportations vers l’Afrique, selon lui, serait cruciale pour soutenir le secteur et permettre aux produits algériens de se faire une place sur le marché africain, notamment grâce à l’exonération fiscale dont bénéficie l’Algérie dans le cadre de l’accord ZLECAf, entrée en vigueur au début de l’année 2025.

Concernant le transport terrestre, Nasri plaide également pour l’extension des avantages offerts dans le secteur aérien aux camions. Actuellement, les exportateurs bénéficient d’une compensation de l’État qui couvre 50% des coûts de transport. Cependant, cette aide reste insuffisante face à l’augmentation des coûts de production et de transport, en particulier pour les marchés africains où les produits algériens doivent être plus compétitifs pour séduire les consommateurs locaux.

Les autorités algériennes ont déjà pris certaines mesures, comme l’extension de l’activité des ports 24h/24 pour réduire les coûts d’attente des marchandises et accélérer la circulation des produits. Cela devrait permettre de réduire l’impact des frais logistiques liés au transport maritime, qui représente une part importante des coûts d’exportation. De plus, des réformes au niveau des ports pourraient, selon Nasseri, faire économiser jusqu’à 1,5 milliard de dollars par an, une somme considérable qui pourrait être réinvestie dans la modernisation du secteur.

Les exportateurs mettent aussi en évidence la question de la concurrence étrangère dans le secteur du transport, notamment avec la domination des entreprises étrangères dans le domaine du transport de marchandises. Selon Nasseri, ces entreprises augmentent les coûts de manière artificielle, ce qui a un impact direct sur les prix des produits algériens, les rendant moins compétitifs à l’international. La mise en place de mesures incitatives pour les exportateurs algériens est donc essentielle pour garantir la pérennité des exportations du pays et accroître leur part de marché, en particulier dans les pays africains voisins.

Ainsi, les prochaines initiatives gouvernementales représentent un tournant pour les exportateurs algériens, avec des mesures concrètes et des soutiens financiers visant à renforcer la compétitivité des produits algériens sur le marché africain. L’activation de la caravane d’exportation et l’augmentation des subventions sur les frais de transport sont des premières étapes, mais des efforts continus et un accompagnement renforcé seront nécessaires pour atteindre les objectifs de développement des exportations, en particulier hors hydrocarbures.

 

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