Le gouvernement a pris un tournant décisif en plaçant les énergies renouvelables (EnR) au cœur de sa stratégie énergétique. Cette orientation marque un engagement clair en faveur d’un modèle plus durable, moins dépendant des énergies fossiles et mieux adapté aux exigences environnementales actuelles. La transition vers un mix énergétique diversifié devient une nécessité, tant pour répondre aux besoins croissants du pays que pour s’adapter aux évolutions du marché mondial de l’énergie. Cette démarche repose sur une double approche : le développement massif des EnR et l’optimisation de l’efficacité énergétique afin de réduire la consommation globale et les pertes énergétiques.
Lors de la dernière réunion du gouvernement, cette question a été largement débattue. L’accent a été mis sur la nécessité d’intensifier les efforts pour intégrer les EnR dans la production nationale. L’État ambitionne de porter la part des énergies renouvelables à 30% d’ici 2035, un objectif qui nécessitera des investissements conséquents et une refonte des infrastructures énergétiques existantes. Selon le communiqué du Premier ministère, les discussions ont également porté sur les moyens de rationaliser la consommation énergétique à travers des solutions innovantes et l’adoption de technologies plus performantes. L’objectif est d’assurer une transition efficace sans compromettre la stabilité du réseau électrique.
Dans cette dynamique, l’Algérie mise sur le solaire et l’hydrogène vert comme principales alternatives aux hydrocarbures. Le pays dispose d’un potentiel solaire exceptionnel, qui en fait un candidat idéal pour la production d’électricité verte à grande échelle. Le programme national prévoit notamment la mise en place de 15 GW d’installations solaires, une initiative ambitieuse qui devrait non seulement répondre aux besoins domestiques mais aussi positionner l’Algérie comme un fournisseur d’électricité verte pour l’Europe. La connexion avec le réseau électrique européen est un axe stratégique qui pourrait permettre au pays de capter une part importante du marché énergétique régional.
L’un des volets essentiels de cette transition repose sur l’électrification des zones isolées, un défi de taille dans un pays où certaines régions restent difficilement accessibles. Le gouvernement a lancé un vaste programme visant à fournir de l’électricité aux zones rurales et aux localités éloignées grâce aux EnR. Des projets pilotes ont déjà vu le jour, notamment dans le sud du pays, où des panneaux solaires et des mini-réseaux électriques sont installés pour assurer un approvisionnement stable aux populations locales. Cette initiative s’inscrit dans une volonté plus large de réduire la fracture énergétique et d’améliorer les conditions de vie dans ces territoires.
Parallèlement, l’Algérie veut se positionner sur le marché prometteur de l’hydrogène vert, une source d’énergie qui suscite un intérêt croissant à l’échelle internationale. Grâce à son ensoleillement exceptionnel et à ses infrastructures en développement, le pays ambitionne de devenir un acteur majeur de la production et de l’exportation d’hydrogène vert vers l’Europe et d’autres marchés. Des études sont en cours pour évaluer les capacités de production à grande échelle et identifier les partenariats stratégiques susceptibles d’accélérer la mise en œuvre de cette nouvelle filière énergétique.
Cette transition énergétique passe également par une modernisation des infrastructures et un soutien accru à l’innovation. L’État entend encourager les investissements privés et étrangers pour accompagner ce développement, tout en mettant en place des mesures incitatives pour favoriser la recherche et le développement dans le secteur des EnR. Des collaborations avec des entreprises internationales sont déjà en cours pour intégrer les nouvelles technologies de stockage et d’optimisation énergétique, qui joueront un rôle clé dans la stabilisation du réseau électrique et la gestion des fluctuations de production liées aux énergies intermittentes comme le solaire et l’éolien.
Au-delà de l’aspect technologique, la réussite de cette transformation repose sur la formation et le développement des compétences locales. Le gouvernement prévoit de renforcer les cursus universitaires et les formations professionnelles dédiés aux EnR afin de préparer une main-d’œuvre qualifiée, capable de répondre aux exigences du marché. L’objectif est de créer un écosystème durable, où chercheurs, ingénieurs et techniciens pourront jouer un rôle clé dans le déploiement et la maintenance des infrastructures énergétiques de demain.
L’Algérie entend également intégrer les EnR dans ses politiques industrielles et agricoles, en promouvant des solutions énergétiques propres pour les entreprises et les exploitations agricoles. L’électrification des unités industrielles à travers le solaire et l’utilisation de l’énergie éolienne pour les besoins agricoles figurent parmi les priorités du plan de transition. Cette approche vise à réduire la dépendance au gaz naturel et au pétrole, tout en assurant une compétitivité accrue des secteurs stratégiques grâce à une énergie plus abordable et plus stable.
À travers ces mesures, l’Algérie affiche clairement son ambition de se positionner en leader régional des énergies renouvelables. Ce virage stratégique traduit une prise de conscience des défis environnementaux et économiques liés à la dépendance aux hydrocarbures. En diversifiant son mix énergétique et en misant sur des sources propres et durables, le pays cherche à assurer une souveraineté énergétique à long terme, tout en s’insérant dans une dynamique internationale où la transition écologique devient une nécessité incontournable.
Le succès de ce nouveau modèle énergétique dépendra toutefois de la mise en place rapide et efficace des projets annoncés, ainsi que de l’accompagnement des acteurs économiques et des citoyens dans ce changement de paradigme. La transition énergétique ne concerne pas uniquement les infrastructures, mais implique également une transformation des habitudes de consommation et une sensibilisation accrue à l’importance de l’efficacité énergétique. À mesure que l’Algérie avance dans cette transition, les résultats attendus seront scrutés de près, tant sur le plan interne que par ses partenaires internationaux, qui voient dans cette évolution un indicateur clé de la compétitivité énergétique du pays dans les décennies à venir.
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