TebbLa revalorisation de l’allocation touristique en Algérie continue de faire couler beaucoup d’encre. Annoncée en décembre 2024 par le président Abdelmadjid Tebboune, cette mesure prévoit une augmentation significative de la somme accordée aux voyageurs algériens. Ainsi, le montant passe de 100 à 300 euros pour les mineurs et atteint 750 euros pour les adultes. Une évolution attendue depuis des années par les citoyens confrontés à un dinar faible et à un marché parallèle des devises en constante fluctuation.
Initialement prévue pour entrer en vigueur en janvier 2025, puis reportée à février, cette réforme tarde à être appliquée. Toutefois, la Banque d’Algérie a récemment clarifié la situation en annonçant que le décret exécutif encadrant cette mesure devrait être publié au mois de mars. Cette déclaration met fin aux nombreuses spéculations et permet d’avoir une meilleure visibilité sur la mise en œuvre effective de cette allocation tant attendue.
Une réunion de haut niveau pour accélérer le processus
Conscient de l’importance de cette mesure pour les Algériens voyageant à l’étranger, le président Tebboune a tenu, ce dimanche, une réunion de travail dédiée à son application. Autour de la table, plusieurs hauts responsables de l’État étaient présents, notamment Boualem Boualem, directeur de cabinet à la présidence de la République, Salah Eddine Taleb, gouverneur de la Banque d’Algérie, Abdelkrim Boudzard, ministre des Finances, ainsi qu’Abdelhafid Bekhouch, directeur général des Douanes.
L’objectif de cette réunion était clair : assurer une mise en application rapide et efficace de cette revalorisation. Plusieurs points clés ont été abordés, notamment la logistique nécessaire pour garantir une distribution fluide de cette allocation et l’établissement des bureaux de change officiels.
La mise en place des bureaux de change en cours
Parallèlement à l’attente du décret officiel, la Banque d’Algérie a déjà commencé à déployer des bureaux de change dans les aéroports, ports et postes frontaliers du pays. Cette initiative vise à faciliter l’accès aux devises étrangères pour les voyageurs, tout en luttant contre le marché noir, qui reste une alternative privilégiée pour nombre d’Algériens en raison des montants limités des allocations officielles.
Jusqu’à présent, l’Algérie ne disposait pas d’un réseau structuré de bureaux de change, ce qui obligeait les citoyens à se tourner vers le « square », nom donné au marché informel des devises. Avec la hausse de l’allocation et la mise en place de ces nouveaux points de change, le gouvernement espère réguler le marché et offrir une alternative plus sécurisée aux citoyens.
Une allocation toujours jugée insuffisante ?
Si cette augmentation marque un progrès significatif, de nombreux voyageurs estiment que 750 euros restent insuffisants pour couvrir les dépenses d’un séjour à l’étranger, notamment en Europe où le coût de la vie est élevé. À titre de comparaison, en Tunisie, l’allocation touristique dépasse 2 000 euros.
Cette décision est néanmoins saluée par une large partie de la population, qui y voit un premier pas vers une meilleure gestion des devises et une volonté politique d’accompagner les citoyens dans leurs déplacements internationaux.
Un enjeu économique et financier majeur
L’enjeu dépasse largement le cadre des voyageurs. Cette réforme s’inscrit dans une stratégie plus globale visant à réorganiser le marché des changes et à limiter les fuites de devises hors des circuits bancaires officiels. En instaurant un réseau de bureaux de change et en augmentant l’allocation touristique, l’État espère réduire la dépendance au marché parallèle et renforcer la confiance des citoyens envers le système financier officiel.
Avec la publication du décret exécutif en mars, les voyageurs algériens devraient enfin pouvoir bénéficier de cette allocation revue à la hausse. Reste à voir si cette mesure suffira à répondre aux attentes des citoyens ou si des ajustements seront nécessaires dans les mois à venir.
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