Nouvelle allocation touristique de 750 euros : voici ce qui bloque tout

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L’allocation touristique de 750 euros, longtemps attendue par les Algériens désireux de voyager, reste suspendue à un simple document administratif. Quatre mois après son annonce officielle par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, cette mesure phare, qui devait entrer en vigueur rapidement, n’a toujours pas vu le jour sur le terrain. Et pourtant, tout semble prêt. Les banques publiques, chargées de la mise en œuvre, ont bouclé tous les volets techniques et logistiques. Le personnel est mobilisé, les systèmes informatiques sont mis à jour, les circuits de distribution ont été repensés. Il ne manque qu’un seul élément pour faire basculer cette réforme de la promesse à la réalité : l’instruction officielle de la Banque d’Algérie.

Cette allocation, fixée à 750 euros annuellement, avait été annoncée en décembre dernier comme un geste fort à destination des citoyens qui voyagent pour des raisons familiales, médicales ou professionnelles. Dès l’annonce présidentielle, l’enthousiasme a été palpable, traduisant une véritable attente populaire autour de cette somme, perçue comme une forme de rééquilibrage. Depuis, les institutions ont travaillé en coulisses pour préparer son déploiement. Le ministre des Finances, Abdelkrim Bouzred, avait affirmé que le versement de cette allocation interviendrait « quinze jours après l’Aïd El-Fitr », soit autour de la mi-avril. On est le 19 avril, et l’allocation touristique n’est toujours pas entrée en vigueur.

Dans les faits, la mécanique est en place. Des bureaux de change ont été installés dans les ports et aéroports stratégiques, notamment à Alger, Oran, Mostaganem et Tlemcen. Des équipes supplémentaires ont été mobilisées aux frontières terrestres. Les banques publiques sont, selon leurs responsables, prêtes à lancer le dispositif sans délai. Une coordination a également été instaurée entre les établissements bancaires et les services douaniers pour fluidifier les procédures. Pourtant, comme l’a confirmé Oussama Arbaoui, président de la Commission des finances et du budget de l’Assemblée populaire nationale. « Les banques publiques sont prêtes à appliquer l’allocation touristique estimée à 750 euros, dès la publication d’une instruction de la Banque d’Algérie », a-t-il récemment affirmé. C’est ce petit texte réglementaire qui manque à l’appel.

Ce document, bien qu’administratif, revêt une importance capitale. Sans lui, aucune banque ne peut légalement procéder au versement. Il s’agit d’un cadre réglementaire qui autorise les opérations en devises, fixe les conditions d’attribution et les modalités de distribution. En son absence, les guichets restent figés. Les clients sont dans l’attente, les employés bancaires eux-mêmes n’ont pas de directives concrètes à transmettre. Certains, interrogés discrètement, invitent à « patienter encore quelques jours », mais sans garantie.

Cette attente suscite un mélange de frustration et d’incompréhension. Pour de nombreux Algériens, cette allocation touristique n’est pas seulement un chiffre. C’est un levier financier pour accompagner des voyages nécessaires, voire urgents. C’est aussi un symbole d’ouverture, un signal que l’État accompagne ses citoyens au-delà des frontières. L’annonce présidentielle avait nourri beaucoup d’espoir, mais aujourd’hui, l’enthousiasme cède la place à une certaine lassitude.

À ce stade, aucune date n’a été avancée pour la publication de l’instruction tant attendue. Le silence des autorités monétaires ajoute à la confusion. Ce qui devait être une mesure phare se transforme, pour l’instant, en une promesse suspendue. Les 750 euros sont là, dans les circuits, dans les annonces, dans les discours. Mais pour qu’ils deviennent réalité, il ne manque plus qu’un document. Un document capable, à lui seul, de déclencher un dispositif dont l’impact sera immédiat pour des milliers de citoyens algériens.

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