La nouvelle allocation touristique en Algérie, annoncée le 9 décembre 2024, suscite un mélange d’attentes et d’incertitudes. Malgré l’enthousiasme généré par cette annonce, les banques n’ont toujours pas reçu de directives officielles pour sa mise en œuvre.
Selon un directeur d’agence de la Banque Extérieure d’Algérie (BEA) interrogé par DNAlgérie, aucune instruction nouvelle n’a été communiquée, et les anciens montants restent appliqués. « Ce dimanche 5 janvier, le montant de l’allocation touristique octroyé par notre agence était de 107 euros, contre 15.000 dinars », précise-t-il. Cette situation, au dimanche 5 janvier 2025, crée une confusion parmi les voyageurs, impatients de profiter de l’augmentation substantielle décidée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune.
Cette décision, prise lors du Conseil des ministres, vise à porter l’allocation touristique à 750 euros par adulte et à 300 euros par mineur, tandis que l’allocation pour le hadj est fixée à 1000 dollars par pèlerin. Ce geste, perçu comme une avancée majeure pour améliorer le bien-être des citoyens, attend toujours des cadres réglementaires pour sa mise en œuvre effective. Les experts et les professionnels du secteur financier ont rapidement salué cette mesure, la considérant comme une bouffée d’oxygène pour les Algériens qui voyagent à l’étranger.
Sofiane Mazari, de l’Association des banques et des établissements financiers (ABEF), a exprimé son optimisme quant à l’impact positif de cette augmentation. Il a souligné que la multiplication par sept de l’allocation touristique permettrait aux voyageurs algériens de bénéficier de conditions de voyage nettement améliorées. Cette augmentation, selon Mazari, est essentielle pour répondre aux besoins des citoyens dans un contexte de mondialisation croissante, où les voyages à l’étranger deviennent de plus en plus fréquents.
L’économiste Boubekeur Salami a également appuyé cette décision, affirmant qu’elle offrirait un soutien financier significatif aux Algériens se rendant à l’étranger pour diverses raisons, telles que le tourisme, les études ou les soins médicaux. Salami a mis en lumière l’importance d’une mise en œuvre rapide des mécanismes réglementaires, afin que cette mesure puisse entrer en vigueur sans délai et bénéficier pleinement aux citoyens.
Le professeur Slimane Nacer, de l’Université Kasdi-Merbah à Ouargla, a quant à lui salué cette décision comme un soulagement notable pour les voyageurs. Il a souligné que l’allocation révisée couvrirait une part importante des dépenses à l’étranger, réduisant ainsi le stress financier des citoyens. Nacer a également rassuré sur l’impact limité de cette mesure sur l’économie nationale et les réserves de change, plaidant pour une diversification accrue des exportations hors hydrocarbures afin de renforcer les entrées de devises.
Houari Tigharsi, un autre économiste, a souligné l’importance de cette augmentation dans la réduction de la pression financière sur les citoyens souhaitant voyager. Il a noté que cette décision reflète une attention particulière portée aux besoins des citoyens et à leur confort financier lors de voyages à l’étranger, un domaine souvent négligé dans le passé.
Malgré l’enthousiasme et les attentes positives, la réalité administrative semble freiner l’application immédiate de cette mesure. Les banques, en attente de directives claires, continuent de fonctionner selon l’ancien cadre, ce qui laisse les voyageurs dans une situation d’incertitude. Cette attente prolongée soulève des questions sur la rapidité et l’efficacité de la mise en œuvre des décisions politiques en Algérie, en particulier lorsqu’il s’agit de mesures directement liées au bien-être des citoyens.
La nouvelle allocation touristique et celle du hadj, une fois mises en œuvre, promettent d’alléger le fardeau financier des Algériens, tout en stimulant potentiellement le secteur du tourisme et des voyages en Algérie. Toutefois, la clé de son succès réside dans une exécution rapide et efficace, appuyée par des cadres réglementaires clairs et accessibles. L’attente des directives officielles met en lumière les défis persistants de la bureaucratie algérienne, un obstacle que le gouvernement devra surmonter pour garantir que ses promesses se traduisent par des bénéfices réels pour les citoyens.
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