OQTF annulée en France après l’acte héroïque d’un Algérien de 29 ans

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Le 17 septembre dernier, la commune bretonne de Tréméoc a été le théâtre d’un événement inattendu qui a bouleversé le quotidien d’un chantier de fibre optique. Abdelkader Hamchrif, un technicien algérien de 29 ans, s’est retrouvé face à une situation d’urgence lorsqu’il a vu un nonagénaire en détresse. L’homme de 93 ans, qui marchait en bord de route, a été attaqué par un chien malinois. Sans hésitation, l’Algérien est intervenu, repoussant l’animal et mettant fin à l’attaque. Cet acte courageux a non seulement sauvé une vie, mais a également changé le destin administratif de ce travailleur, jusque-là sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français, plus connue sous le sigle OQTF.

Le témoignage du technicien est marqué par la simplicité : il raconte avoir aperçu la victime quelques instants avant l’incident, comme à son habitude lorsqu’il croise les habitants du village. Quelques minutes plus tard, il a entendu des cris. Le vieil homme, incapable de se défendre contre la puissance du chien, appelait à l’aide. Abdelkader a alors traversé la route et a saisi l’animal par le collier, criant de toutes ses forces pour l’éloigner. Le malinois, surpris par la réaction, a fini par fuir, laissant la victime blessée mais vivante.

Ce sauvetage a eu un écho immédiat. Les riverains présents ont salué le sang-froid de l’Algérien et la rapidité de son intervention. Les secours sont arrivés rapidement pour prendre en charge le nonagénaire, dont l’état reste stable. Les proches de l’homme de 93 ans ont exprimé leur gratitude, affirmant que l’acte d’Abdelkader avait fait la différence entre la vie et la mort.

Pour Abdelkader Hamchrif, cette journée a marqué un tournant. Arrivé en France en 2020, il s’était installé dans le Finistère et travaillait depuis plusieurs années sur des chantiers de fibre optique. Son intégration professionnelle et sociale semblait réussie, mais une menace pesait constamment sur lui : une OQTF prononcée à son encontre. Cette décision administrative l’exposait à une expulsion, malgré sa présence régulière et son activité professionnelle. « Je travaille, je paie mon loyer, je vis ici depuis cinq ans, mais à cause de l’OQTF, je ne dormais pas tranquille », a-t-il confié.

Le plus frappant reste que, face au danger, l’Algérien affirme n’avoir pas pensé à sa propre situation. « Ce jour-là, je n’ai pas pensé à moi, seulement à ce monsieur », explique-t-il. Ces paroles traduisent la sincérité d’un geste accompli sans calcul, uniquement pour sauver une vie en péril.

La reconnaissance ne s’est pas fait attendre. Dans la commune, habitants et témoins se sont mobilisés pour que cet acte héroïque soit reconnu. La pression populaire et le récit relayé par la presse locale ont conduit à une décision rare : l’annulation de l’OQTF qui pesait sur Abdelkader. L’Algérien de 29 ans peut désormais envisager son avenir en France sans la peur permanente de l’expulsion. Cette annulation marque un tournant administratif pour lui, mais surtout une reconnaissance officielle de son geste.

L’histoire d’Abdelkader illustre la manière dont un acte de bravoure peut bouleverser une vie. D’un simple technicien menacé de quitter le pays, il est devenu un symbole d’humanité et de courage. Pourtant, l’intéressé refuse de se considérer comme un héros. Avec modestie, il répète que l’essentiel reste la survie de la victime : « Je suis content que ce monsieur soit encore en vie, c’est ça qui compte. »