OQTF : la famille algérienne de quatre enfants décide d’aller jusqu’au bout

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À Noyon, une famille algérienne de quatre enfants placée sous le coup d’une OQTF poursuit son combat judiciaire malgré l’épuisement moral et la crainte permanente de l’expulsion. Siham et Mamar Touhami, installés depuis plusieurs années dans l’Oise, refusent d’abandonner et annoncent vouloir saisir la cour administrative d’appel de Douai. Leur décision intervient après le rejet début août de leur recours par le tribunal administratif d’Amiens, qui avait été saisi en urgence à la suite de l’obligation de quitter le territoire français prononcée en décembre dernier. La famille algérienne affirme qu’elle n’a plus rien à perdre et souhaite aller jusqu’au bout de la procédure, même si la situation reste juridiquement très incertaine.

La décision du tribunal administratif d’Amiens a été notifiée le 31 juillet et la famille algérienne dispose légalement d’un délai de deux mois pour interjeter appel. Selon les informations relayées localement, aucun appel n’avait encore été enregistré au greffe à la fin de la semaine dernière, mais les parents assurent que leur avocat est en train de finaliser le dossier. La famille algérienne de quatre enfants sait que l’appel devant la cour de Douai ne sera pas suspensif et que la préfecture de l’Oise conserve la possibilité de mettre en œuvre l’OQTF à tout moment. Le risque d’une expulsion avant que les magistrats ne se prononcent reste donc réel, ce qui accentue l’angoisse quotidienne des parents comme des enfants.

Dans leurs propos, Siham et Mamar Touhami expriment avant tout leur détermination à protéger leurs enfants, profondément affectés par la situation. La mère, trentenaire, explique avoir un temps envisagé un retour en Algérie à l’occasion de la rentrée scolaire du 21 septembre, mais la famille a finalement décidé de maintenir les enfants dans leurs établissements en France. Deux des enfants poursuivent leur scolarité au collège Notre-Dame, tandis que les deux plus jeunes restent inscrits à l’école Marcel-Provost. Pour les parents, il s’agit de préserver au maximum un semblant de stabilité dans une période marquée par l’incertitude.

La famille algérienne de quatre enfants, qui vit à Saint-Barthélémy, affirme être confrontée à une épreuve autant administrative que psychologique. Les parents disent ressentir une grande incompréhension vis-à-vis de la décision préfectorale et du rejet de leur recours, estimant avoir construit leur vie dans la région et contribué à la communauté locale. Leur discours est marqué par un mélange de résilience et d’inquiétude : résilience car ils souhaitent utiliser toutes les voies de droit disponibles, inquiétude car ils savent que la justice administrative ne suspend pas automatiquement l’exécution d’une OQTF.

L’histoire des Touhami rappelle la complexité des dossiers liés aux obligations de quitter le territoire français. Dans ce type de procédure, l’administration dispose d’un large pouvoir pour exécuter ses décisions, tandis que les familles concernées tentent de s’accrocher aux recours possibles, souvent en vain. Dans le cas présent, la famille algérienne a choisi d’aller plus loin en portant l’affaire devant la cour d’appel de Douai, consciente que cette juridiction pourra confirmer ou infirmer le jugement rendu en première instance.

À travers cette affaire, c’est tout le dilemme des OQTF qui refait surface : d’un côté, la volonté des autorités d’appliquer strictement la réglementation sur le séjour, de l’autre, les réalités humaines de familles insérées depuis plusieurs années dans le tissu local et dont les enfants, souvent nés ou scolarisés en France, se trouvent brutalement confrontés à une rupture totale. La famille algérienne de quatre enfants, en choisissant de ne pas plier face à la décision, incarne cette tension permanente entre la rigueur des règles et la complexité des situations individuelles.

En attendant la suite de la procédure, l’incertitude demeure totale. La préfecture de l’Oise pourrait à tout moment décider de mettre à exécution l’OQTF, tandis que la cour de Douai n’a pas encore été officiellement saisie. Entre peur du départ forcé et espoir d’une décision plus clémente, la famille algérienne de quatre enfants s’accroche à son dernier recours. Pour Siham et Mamar Touhami, aller jusqu’au bout est désormais moins un choix qu’une nécessité pour défendre leurs enfants, leur avenir et leur droit de rester dans le pays où ils ont construit leur quotidien.