La flambée spectaculaire du cours de l’or en 2025 continue d’attirer de nombreux vendeurs occasionnels en France, parmi lesquels de nombreux Algériens installés sur le territoire. Face à des prix records, l’envie de céder ses bijoux, pièces ou lingots devient forte, d’autant plus en cette période où chaque euro compte. Toutefois, ce que beaucoup ignorent, c’est que des règles fiscales précises encadrent la revente de l’or, et que le non-respect de ces obligations peut entraîner des amendes parfois lourdes.
En France, la fiscalité sur l’or distingue plusieurs catégories de biens. Les bijoux, les pièces de collection dites « jetons » – comme certaines pièces Vera Valor ou encore certains Napoléons –, ainsi que les pièces à cours légal émises par des États, bénéficient d’un traitement fiscal particulier. Lorsque la vente de ces objets précieux ne dépasse pas 5 000 euros, elle est exonérée de toute déclaration et de tout impôt. Autrement dit, sous ce seuil, aucune taxe n’est exigée, et il n’est pas nécessaire de signaler la transaction à l’administration fiscale. Cette exonération représente une aubaine pour de nombreux détenteurs souhaitant tirer avantage de la hausse des cours sans être pénalisés fiscalement.
Cependant, au-delà de 5 000 euros de revente, la situation se complique nettement. Dès que la valeur de l’or vendu dépasse ce montant, les vendeurs, y compris les particuliers algériens vivant en France, sont soumis à une déclaration obligatoire et peuvent se voir réclamer une taxe. Cette règle est valable pour chaque opération réalisée, avec un plafond qui se renouvelle tous les 30 jours. Il est donc possible de vendre plusieurs lots inférieurs à 5 000 euros mois après mois sans imposition, mais toute vente unique dépassant ce seuil doit impérativement être déclarée. À défaut, les vendeurs s’exposent à des redressements fiscaux, des pénalités financières, voire des amendes substantielles.
Pour beaucoup, la tentation est grande de contourner cette obligation en fractionnant les ventes ou en omettant de signaler certaines transactions. Une pratique risquée car l’administration fiscale dispose aujourd’hui de moyens de contrôle renforcés, notamment grâce aux recoupements bancaires et aux déclarations des professionnels de l’or. Un dépôt important sur un compte ou des mouvements financiers atypiques peuvent facilement déclencher une enquête.
Jean-François Faure, président d’AuCoffre.com, explique à Capital que « compte tenu de l’évolution du cours de l’or, de nombreux détenteurs sont actuellement en position d’encaisser une plus-value, mais se disent qu’ils auront peut-être quelque chose à payer à l’administration fiscale ». C’est précisément cette hésitation qui pousse certains à agir dans la précipitation, sans prendre toutes les précautions nécessaires pour rester dans la légalité.
Dans le cas spécifique des Algériens établis en France, la vigilance est donc de mise. Beaucoup ignorent que la vente d’or est strictement encadrée et qu’une revente importante sans déclaration peut entraîner des conséquences lourdes sur le plan fiscal. Le non-respect des règles ne se limite pas à une simple rectification d’impôt : il peut aussi ouvrir la porte à des sanctions majorées, à des contrôles renforcés et à une surveillance accrue de l’ensemble de la situation fiscale du vendeur. Cette réalité est d’autant plus importante que la revente de bijoux ou de pièces d’or est une pratique relativement courante dans certaines communautés, notamment lors d’événements familiaux ou de besoins financiers imprévus.
Pour rappel, la vente de bijoux ou de pièces en or jusqu’à 5 000 euros reste totalement exonérée d’impôt, sans nécessité de déclaration aux impôts. Il s’agit donc d’une opportunité précieuse pour ceux qui souhaitent profiter de la flambée actuelle du métal jaune sans craindre de lourdes conséquences fiscales, à condition de rester dans les limites fixées par la loi. Mais pour ceux qui dépassent ce seuil, la règle est claire : la transparence est obligatoire. Négliger cette obligation peut coûter cher et anéantir en partie les gains obtenus grâce à la revente.
Ainsi, dans un contexte où l’or attire toujours plus de vendeurs occasionnels en quête de liquidités, respecter scrupuleusement les règles fiscales en vigueur apparaît plus que jamais essentiel. Une méconnaissance ou une négligence peut rapidement transformer un simple geste de gestion patrimoniale en un véritable casse-tête fiscal, avec des amendes qui n’épargnent personne.