Air Algérie, la compagnie aérienne nationale, a récemment lancé une nouvelle promotion baptisée « Otla », visant à offrir des réductions exceptionnelles allant jusqu’à 60 % pour des départs programmés l’été prochain. L’offre, qui a été mise en ligne à partir du vendredi 17 janvier, est disponible sur le site Web et l’application mobile d’Air Algérie. Elle permet aux voyageurs de réserver des billets pour une période de voyage s’étendant du 1ᵉʳ juin au 31 août 2025, avec une fenêtre de réservation qui se termine le 1ᵉʳ juin 2025. Cette initiative a pour objectif de stimuler la demande estivale et de rendre les voyages plus accessibles, mais elle a aussi suscité des interrogations et des critiques, notamment en ce qui concerne le véritable niveau de réduction promis.
Malgré l’attrait d’une réduction potentiellement significative, des inquiétudes ont été exprimées par plusieurs consommateurs et observateurs. Le député des Algériens de France, Abdelouahab Yagoubi, a notamment dénoncé la différence entre les réductions annoncées et les prix réels observés lors de ses recherches. Selon lui, les fameux 60 % de réduction, promis par Air Algérie, sont loin d’être visibles à l’écran. Il affirme qu’il « ne trouve pas les 60 % de réduction annoncée »
Après avoir comparé les prix des billets entre l’offre Otla et l’offre Osra de l’été dernier, il a relevé une hausse significative des tarifs. Par exemple, un billet adulte proposé sous l’offre Osra était affiché à 254 euros, contre 375 euros dans le cadre de l’offre Otla, soit une différence notable qui remet en question l’idée d’une réduction substantielle. Pour les enfants, la hausse est encore plus marquée, avec des prix passant de 161 euros à 305 euros.
Ces différences de prix ont alimenté le mécontentement de certains consommateurs, notamment ceux qui avaient anticipé des tarifs plus avantageux, selon les promesses faites par la compagnie aérienne. Pour beaucoup, cette situation est difficile à comprendre, d’autant plus que l’offre Otla d’Air Algérie concerne des voyages relativement courts, comme ceux reliant l’Algérie à la France ou d’autres pays européens, et qu’une famille de cinq personnes peut se retrouver à payer des sommes conséquentes pour un vol de quelques heures. Par exemple, une famille de trois enfants pourrait débourser plus de 2.000 euros pour un trajet aller-retour, ce qui représente un coût élevé, surtout pour une ligne qui n’exige pas des heures de vol interminables.
D’autres utilisateurs ont également signalé un problème supplémentaire : l’inaccessibilité de l’offre Otla sur certains marchés internationaux, notamment à Montréal, au Canada. Dans cette ville, où la communauté algérienne est importante, les tarifs ne sont toujours pas disponibles, ce qui limite l’accès à cette promotion pour un segment de clients potentiels. Ces informations ont contribué à une confusion générale autour de la portée de la promotion et à une méfiance croissante vis-à-vis de la compagnie, qui semble ne pas offrir une expérience homogène sur tous ses marchés.
Dans un contexte où Air Algérie a déjà été critiquée par le passé pour ses pratiques tarifaires, cette nouvelle offre, censée être une bouffée d’air frais pour les voyageurs, a donc été accueillie avec scepticisme. Le député Yagoubi, dans son intervention sur les réseaux sociaux, a exprimé son inquiétude, suggérant que cette politique tarifaire pourrait être perçue comme un nouveau coup de « racket » envers la communauté, une communauté déjà touchée par la hausse des prix et des coûts des services en général.
De plus, le parlementaire a évoqué les espoirs nés l’année dernière suite à des discussions sur une révision des tarifs d’Air Algérie. Il s’était alors dit optimiste quant à une politique plus juste, mais force est de constater que l’offre Otla semble, selon lui, décevoir ces attentes. Si le gouvernement algérien soutient la compagnie aérienne, il doit également prendre en compte ces critiques pour améliorer la transparence et la compétitivité des prix, surtout lorsqu’il s’agit de répondre aux besoins d’une diaspora algérienne à l’étranger.
L’affaire des tarifs de l’offre Otla soulève donc plusieurs questions sur la politique tarifaire d’Air Algérie et la transparence de ses promotions. Les consommateurs, qui espéraient profiter de tarifs réduits pour leurs vacances d’été, se retrouvent dans une position inconfortable, entre déception et confusion. Il semble que la compagnie aérienne doive revoir sa communication et ses pratiques afin de rassurer ses clients et de répondre à leurs attentes, tout en évitant de nouvelles polémiques qui pourraient entacher son image sur le long terme. La question demeure donc : où sont passées les réductions promises, et pourquoi les tarifs sont-ils bien au-delà de ce qui avait été initialement annoncé ?
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