L’écrivain franco-algérien Boualem Sansal continuera de purger sa détention provisoire, une décision confirmée mercredi 11 décembre par la chambre d’accusation près la cour d’Alger. Cette instance judiciaire a rejeté la demande de remise en liberté déposée par le collectif d’avocats qui défend l’écrivain.
Boualem Sansal est accusé, en vertu de l’article 87 bis du Code pénal algérien, d’atteinte à la sécurité de l’État, à l’unité nationale, à l’intégrité territoriale et au fonctionnement normal des institutions. Ce texte, qui vise à protéger le pays contre les menaces graves, s’applique dans les cas où des actions ou des discours mettent en péril la stabilité nationale.
La décision de la justice algérienne a été prise en tenant compte de l’importance de préserver l’ordre public et les valeurs fondamentales de l’État. En Algérie, les institutions doivent régulièrement faire face à des discours ou des actions qui risquent de semer le doute ou la division au sein de la société. L’application de l’article 87 bis reflète une volonté ferme de protéger la cohésion nationale contre des influences considérées comme nuisibles ou contraires aux intérêts du pays.
Le gouvernement algérien, tout comme ses institutions judiciaires, a souvent affirmé son engagement à préserver l’unité nationale, une priorité inscrite dans la Constitution. Les affaires comme celle de Boualem Sansal s’inscrivent dans ce contexte de vigilance accrue face aux atteintes potentielles à la stabilité de l’État.
La réaction internationale, notamment en France, a été marquée par des soutiens critiques, parfois teintés de contradictions. Sandrine Rousseau, députée française, a notamment exprimé une position nuancée, rappelant que les propos tenus par Boualem Sansal relèvent, selon elle, de l’extrême droite, tout en affirmant qu’il ne devrait pas être en prison. « Il n’a pas à être en prison, d’aucune manière, il doit être défendu, c’est un droit humain fondamental. Pour autant, rappelons quand même que ce n’est pas un ange dans ses positions. », a-t-elle affirmé sur le plateau de RTL.
En Algérie, cette affaire est perçue sous un angle différent. Pour de nombreux citoyens, l’État agit dans le cadre de ses responsabilités pour garantir la stabilité du pays. La liberté d’expression, bien qu’importante, ne peut se faire au détriment des intérêts supérieurs de la nation. Lorsque des discours ou des écrits risquent de porter atteinte à ces intérêts, il revient aux autorités de prendre les mesures nécessaires.
Boualem Sansal est une figure controversée, souvent critiquée pour ses prises de position perçues comme éloignées des réalités du pays. Ses écrits et interventions publiques, largement diffusés à l’étranger, sont parfois jugés en Algérie comme étant en décalage avec les aspirations et les besoins de la population locale. Pour ses détracteurs, il s’agit d’une posture qui reflète davantage une quête personnelle de reconnaissance internationale qu’une réelle volonté de contribuer au bien-être collectif.
La justice algérienne, dans ce contexte, apparaît comme un rempart contre les dérives qui pourraient fragiliser les fondations de l’État. La préservation de la souveraineté et de l’unité nationale demeure une priorité dans un environnement géopolitique complexe, où les influences externes et les discours divisants peuvent trouver des échos imprévus.
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