« Passagers en classe éco, soyez propres aux toilettes » : une hôtesse de l’air dérape

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Une annonce en vol sur un vol Swiss entre Zurich et San Francisco a récemment déclenché une vague de mécontentement parmi les passagers de la classe économique. Alors que les voyageurs s’installaient confortablement pour leur trajet transatlantique, une hôtesse de l’air a pris la parole via l’interphone pour adresser une consigne à l’ensemble des passagers de la classe économique.

« Chers passagers de la classe économique, veuillez utiliser les toilettes avec respect. Soyez propres », a demandé l’hôtesse de l’air. Si la demande de maintenir les installations propres semble relativement anodine, son ton et son ciblage ont rapidement suscité l’incompréhension et la colère des passagers concernés.

Ce message est devenu rapidement un sujet de controverse. En effet, les passagers ont réagi en estimant que l’annonce de l’hôtesse de l’air était condescendante et discriminatoire, en ce qu’elle ne s’adressait qu’à ceux occupant les sièges de classe économique, comme si une telle demande ne s’imposait pas aux autres passagers en première classe ou en classe affaires. Bien que le respect des installations communes soit une norme dans tout espace public, cette annonce, qui semble écarter volontairement les classes supérieures, a été perçue comme un acte de distinction inappropriée.

La compagnie Swiss, interpellée par cette polémique, a tenté de justifier cette démarche en arguant que les passagers de la classe économique étaient plus nombreux que ceux des autres classes, et que les toilettes de cette zone étaient donc plus fréquemment utilisées. Selon Meike Fuhlrott, porte-parole de Swiss, l’argument avancé repose sur la logique que les toilettes en classe économique sont utilisées plus souvent, ce qui pourrait accroître le risque de transmission de maladies en cas de manque d’hygiène. Bien que l’argument sanitaire puisse être valide, la manière dont ce message a été formulé a été interprétée comme une stigmatisation des passagers de cette classe.

De plus, la compagnie a précisé que l’annonce en question ne faisait pas partie des messages standardisés prévus pour chaque vol, mais qu’il s’agissait d’une initiative prise par le personnel de cabine sur ce vol spécifique. Swiss a ajouté que les membres d’équipage avaient la possibilité d’ajuster ou de compléter les annonces selon les circonstances et les besoins. Toutefois, cette explication n’a pas suffi à calmer les passagers, qui ont exprimé leur désapprobation envers une initiative qu’ils ont jugée déplacée et malveillante.

Les passagers ont rapidement fait part de leur mécontentement à la compagnie par divers canaux, notamment via les réseaux sociaux et les services clients. Beaucoup ont jugé que cette annonce traduisait un mépris envers ceux qui choisissent de voyager en classe économique, un segment de clientèle souvent perçu comme moins privilégié que celui des classes supérieures. Cette controverse met en lumière une réalité plus profonde : les attentes et les comportements des passagers varient grandement en fonction de la classe dans laquelle ils voyagent, ce qui peut parfois entraîner des tensions sur des détails apparemment anodins mais révélateurs.

Ironiquement, l’annonce a trouvé un certain écho du côté de Vebego, l’entreprise néerlandaise en charge du nettoyage des avions pour Swiss. Axel Will, porte-parole de l’entreprise, a salué l’initiative, soulignant l’importance du respect des installations communes dans les espaces publics. Pour lui, il s’agissait d’un geste nécessaire pour sensibiliser les passagers à la nécessité de maintenir les toilettes dans un état hygiénique, en particulier lorsque ces installations sont utilisées par un grand nombre de personnes pendant les longs vols internationaux.

Cependant, le débat demeure. Si certaines voix considèrent que l’annonce visait à sensibiliser sur des questions de propreté et de respect, la manière dont elle a été formulée, en excluant explicitement les autres catégories de passagers, a créé un fossé de mécontentement. La compagnie aérienne pourrait se retrouver à devoir réévaluer la manière dont ses annonces sont faites à bord, afin de ne pas créer de divisions inutiles entre les différentes classes de voyageurs.

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