Le débat autour du passeport algérien a pris une tournure particulière lors de l’examen du Projet de loi de finances 2026 à l’Assemblée populaire nationale, où un député représentant la diaspora a soulevé une question qui préoccupe depuis des années de nombreux Algériens établis à l’étranger. En évoquant les écarts entre les montants appliqués en Algérie et ceux exigés dans les consulats, il a mis en lumière une problématique administrative que beaucoup jugent injuste. Le député Fares Rahmani, qui a pris la parole à ce sujet, a rappelé dans une vidéo publiée ce jeudi 13 novembre sur sa page Facebook que le timbre du passeport algérien de 28 pages coûte 6.000 dinars pour un adulte sur le territoire national. Ce rappel l’a conduit à présenter un amendement afin que les droits payés par les ressortissants à l’étranger soient alignés sur ceux appliqués en Algérie, introduisant ainsi la question du passeport algérien dans un débat fiscal de grande ampleur.
Dans cette même intervention, il explique que dans les consulats algériens, le timbre pour ce même passeport algérien est actuellement fixé à 60 euros, soit environ 9.000 dinars au taux de change officiel. Une différence notable, qui ne correspond pas à la logique administrative voulant que ce document officiel ne dépende que d’un seul barème national. Selon le député, l’écart entre ces montants démontre une incohérence, puisque le passeport algérien demeure un document national dont les droits devraient être établis en dinars et convertis selon un mécanisme précis, sans générer de disparités. C’est pour cette raison qu’il affirme avoir proposé un amendement qui viserait à unifier le droit de timbre, en le fixant annuellement à l’étranger selon le taux de change réel, ce qui permettrait mécaniquement une baisse des coûts pour la diaspora qui sollicite chaque année la délivrance d’un passeport algérien dans les chancelleries diplomatiques.
Pour replacer ce débat dans un cadre plus global, il faut rappeler que le Projet de loi de finances 2026 prévoit déjà une modification de l’article 136 du code des timbres, un article qui concerne directement les modalités de fixation de la contre-valeur en devises appliquée aux passeports algériens délivrés à l’étranger. L’objectif annoncé par ce texte est de régulariser une situation qui pose problème depuis longtemps aux services consulaires, lesquels rencontrent des difficultés à déterminer le montant exact des contre-valeurs en devises liées à la délivrance de divers documents officiels. Le cas le plus emblématique reste celui du passeport, car la conversion du timbre obligatoire en fonction du dinar engendre souvent des montants fluctuants et parfois incohérents avec l’évolution réelle du taux de change.
Le gouvernement propose donc, dans ce cadre, de supprimer la mention « conformément au cours du dinar face aux devises étrangères » dans tous les paragraphes de l’article 136 relatifs à la délivrance du passeport à l’étranger. Cette suppression permettrait d’éviter les recalculs permanents et les variations imprévisibles en devises. Ainsi, dans la nouvelle formulation prévue par l’article 45 du PLF 2026, la contre-valeur en devises du timbre serait désormais fixée par un arrêté conjoint entre le ministère des Affaires étrangères et le ministère des Finances. Cette nouvelle procédure donnerait aux autorités la capacité d’ajuster régulièrement les montants, sans recourir à une modification de la loi, ce qui offrirait plus de flexibilité dans l’adaptation du coût du passeport algérien délivré à l’étranger.
Cette évolution pourrait donc, si elle est adoptée, avoir des répercussions directes pour les membres de la diaspora qui renouvellent régulièrement leur passeport algérien dans les représentations diplomatiques. L’amendement proposé par le député Fares Rahmani, s’il est retenu, renforcerait encore davantage cette dynamique en apportant une harmonisation entre les tarifs appliqués en Algérie et ceux pratiqués à l’étranger. L’idée d’un prix fixé selon le taux de change réel permettrait d’éviter les écarts parfois importants observés d’une année à l’autre, tout en garantissant une plus grande équité pour les citoyens expatriés. Reste désormais à savoir si cet amendement sera intégré dans le texte final, et si la gestion des droits de timbre pour le passeport algérien connaîtra enfin une réforme attendue depuis longtemps par la diaspora.