La police de la wilaya de Chlef a récemment frappé un grand coup contre un réseau de falsification de documents, dont le passeport algérien, destinés à l’obtention frauduleuse de visas Schengen. Cette opération minutieuse, menée après plusieurs semaines d’enquête, a permis de démanteler un circuit bien organisé qui proposait à ses clients des documents falsifiés leur ouvrant les portes de l’espace européen. Sept individus, âgés de 24 à 59 ans, ont été identifiés comme étant les principaux acteurs de cette fraude massive, qui s’étendait bien au-delà des frontières de la wilaya.
Tout a commencé par une alerte discrète, une information glissée aux enquêteurs par une source anonyme évoquant une activité suspecte dans un quartier résidentiel. Les premières investigations ont rapidement confirmé la véracité des soupçons. Des allées et venues fréquentes, des rendez-vous nocturnes et des échanges discrets ont éveillé l’intérêt des forces de l’ordre, qui ont alors placé sous surveillance plusieurs suspects. Ce travail de filature et d’écoute a permis d’identifier les méthodes sophistiquées employées par le réseau.
L’arrestation de quatre membres du groupe a marqué un tournant décisif. Lors des perquisitions menées dans leurs domiciles et ateliers clandestins, les policiers ont découvert un véritable arsenal de contrefaçon : 27 tampons officiels imitant ceux des administrations européennes et algériennes, plusieurs ordinateurs hautement équipés, trois imprimantes utilisées exclusivement pour la production de faux visas et passeports, ainsi que des dizaines de clés USB renfermant des fichiers contenant des documents falsifiés en attente d’impression. Parmi les preuves les plus accablantes, des dossiers complets comprenant des certificats bancaires, des actes de naissance modifiés et même des justificatifs de domicile fabriqués de toutes pièces ont été saisis.
Ce réseau ne se contentait pas de produire de simples faux visas. Il proposait un véritable service sur mesure pour ses clients désireux de quitter le pays à tout prix, dont la fabrication d’un tout nouveau passeport algérien pour les personnes ayant déjà eu des refus de visa. Pour plusieurs millions de dinars, ces faussaires fournissaient des dossiers complets permettant d’obtenir un visa Schengen en toute discrétion. Certains documents étaient même validés par des complices en poste dans différentes administrations, ce qui rendait leur détection d’autant plus complexe. L’enquête a également révélé que ces criminels utilisaient des logiciels sophistiqués leur permettant d’imiter à la perfection les filigranes et autres mesures de sécurité des documents officiels.
Les suspects, actuellement placés en garde à vue, seront poursuivis pour falsification de documents officiels, appartenance à un réseau criminel organisé et escroquerie. Selon les autorités, les investigations sont toujours en cours afin d’identifier d’éventuels complices et de démanteler d’autres ramifications de ce réseau qui aurait des liens avec des faussaires opérant dans d’autres villes du pays. Les enquêteurs tentent également de retracer l’itinéraire de certains clients qui ont déjà quitté l’Algérie grâce à ces documents frauduleux.
Ce coup de filet rappelle que le phénomène de la falsification de documents de voyage, y compris le passeport algérien, est un fléau persistant en Algérie. Malgré les campagnes de sensibilisation et le durcissement des contrôles aux frontières, certains individus continuent de recourir à ces pratiques illégales, mettant en péril leur avenir et risquant de lourdes peines de prison. De leur côté, les autorités réaffirment leur engagement à lutter contre ce type de criminalité, tout en appelant les citoyens à ne pas se laisser tenter par des solutions frauduleuses qui, à terme, conduisent inévitablement à des sanctions sévères.
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