Le tarif du passeport algérien pour les membres de la diaspora va être revu à la baisse, une évolution très attendue par une large partie des Algériens établis à l’étranger, notamment ceux installés en France. Cette décision a été actée après la proposition formulée par le député de la communauté algérienne établie hors du pays, Farès Rahmani, dont l’amendement portant révision des droits de timbre applicables au passeport algérien a été adopté par l’Assemblée populaire nationale.
Actuellement, un passeport algérien de 28 pages coûte 6.000 dinars en Algérie, soit environ 40 euros selon le taux de change réel. Toutefois, pour les Algériens de France – et plus généralement pour l’ensemble des expatriés – la même démarche coûte 60 euros. Une différence directement liée à une conversion dépassée, appliquée depuis 2009, basée sur un taux où 100 dinars équivalaient à un euro. Avec une valeur actuelle du dinar bien différente, dépassant les 150 dinars pour un euro, le tarif imposé aux ressortissants vivant en France était largement surestimé par rapport au prix appliqué en Algérie.
Lors de la présentation de son amendement, Farès Rahmani a mis en lumière cette incohérence. Il a rappelé qu’il était nécessaire de mettre fin à une tarification devenue injuste au fil des années, puisque deux citoyens algériens – l’un vivant en Algérie, l’autre en France – payaient un coût très différent pour le même passeport algérien. Selon lui, le passeport algérien devait être facturé selon la même logique partout, en tenant compte uniquement de la valeur réelle du dinar et non d’un taux obsolète datant de plus d’une décennie.
L’amendement adopté prévoit désormais que le prix du passeport algérien sera ajusté chaque année en fonction du taux de change officiel du dinar. Ainsi, les Algériens de France devront s’acquitter d’un montant équivalent aux 6.000 dinars appliqués sur le territoire national, soit environ 40 euros, au lieu des 60 euros qui leur étaient imposés jusqu’ici. Farès Rahmani s’est félicité de cette avancée, estimant qu’elle rétablit une forme d’équité entre les Algériens établis dans leur pays d’origine et ceux vivant en France ou ailleurs dans le monde.
Cette modification ne prendra toutefois pas effet immédiatement. La mesure doit d’abord être intégrée à la loi de finances 2026, avant d’être validée par le Sénat. Une fois adoptée, elle entrera en vigueur au 1er janvier 2026. Le tarif exact sera fixé par un arrêté interministériel conjoint entre le ministère des Affaires étrangères et celui des Finances, sur la base du taux de change officiel du moment.
Les Algériens résidant à l’étranger, en particulier ceux vivant en France, pourront donc profiter de ce nouveau tarif dès le début de l’année prochaine. Cette décision, attendue de longue date, vise à corriger une inégalité tarifaire et à aligner le coût du passeport algérien sur un niveau cohérent, quel que soit le lieu de résidence. Elle marque surtout une volonté affichée de mieux considérer les préoccupations de la diaspora, notamment celle installée en France, pour laquelle l’accès à un passeport algérien à un tarif juste constitue un besoin essentiel.