C’est une annonce de taille pour des milliers d’Algériens vivant à l’étranger sans statut légal. À travers un message officiel publié par le député Abdelouahab Yagoubi, représentant des Algériens de Paris et du nord de la France, la délivrance du passeport de 10 ans est désormais ouverte aux sans-papiers algériens. Le droit d’obtenir un passeport valable 10 ans, même sans justification de séjour régulier, vient d’être acté par les autorités algériennes, mettant ainsi fin à des années de blocages administratifs et de démarches restées sans issue. La confirmation a été donnée par le ministère des Affaires étrangères algérien dans une réponse officielle en date du 19 juin 2025.
Ce déblocage administratif intervient après une longue mobilisation entamée en 2021. Dès le début de son mandat, le député Yagoubi s’est attaqué à ce dossier sensible qui touchait une grande partie de la communauté algérienne à l’étranger. Le refus de délivrance d’un passeport biométrique de 10 ans pour les sans-papiers représentait un obstacle majeur à leur régularisation dans les pays d’accueil. Le député avait interpellé directement le ministre des Affaires étrangères dès décembre 2021, et poursuivi ses actions à travers des rencontres régulières avec des représentants des ministères de la Justice, de l’Intérieur et des Affaires étrangères.
Dans sa publication, Abdelouahab Yagoubi se félicite d’avoir reçu une réponse claire, confirmant que des mesures concrètes sont mises en place pour que l’accès au passeport biométrique ne soit plus conditionné par la possession d’un titre de séjour. Il est désormais acté que tous les Algériens, y compris ceux en situation irrégulière, peuvent solliciter un passeport de 10 ans, notamment dans les cas d’urgence. Cette décision est qualifiée de « bonne nouvelle » par l’élu, qui rappelle que la question avait également fait l’objet d’un engagement verbal du président de la République plus d’un an auparavant.
La réponse du ministère précise que les procédures d’obtention du passeport biométrique de 10 ans pour les sans-papiers seront allégées et modernisées. Un dispositif est en cours de déploiement au niveau des consulats pour permettre le dépôt et le suivi des demandes à distance, sans déplacement obligatoire. Cela marque un tournant dans la gestion administrative des demandes de documents d’identité, notamment pour une population souvent marginalisée et invisibilisée. L’objectif affiché est de rendre ces services accessibles sans discrimination, dans toutes les situations, quelle que soit la régularité du séjour à l’étranger.
La mention d’une révision du décret présidentiel, qui conditionnait jusqu’ici l’octroi du passeport à une résidence régulière, laisse entrevoir un changement durable du cadre juridique. Cela signifie que le passeport de 10 ans ne sera plus exclusivement réservé aux Algériens disposant d’un titre de séjour valide, ce qui représente une avancée concrète vers l’inclusion administrative des sans-papiers. Le passeport de 10 ans pour les sans-papiers n’est donc plus un simple projet, mais une réalité administrative en voie d’application.
Le député conclut en remerciant les fonctionnaires et cadres de l’État qui ont œuvré dans l’ombre pour faire avancer ce dossier délicat, souvent ignoré. Il salue leur sincérité, leur compétence et leur engagement au service de la communauté algérienne à l’étranger. Cette décision s’inscrit dans une logique d’humanité et de pragmatisme, en offrant aux sans-papiers un accès équitable aux documents d’identité, indispensables à la régularisation, à l’emploi, ou à la scolarisation des enfants. Elle répond également aux besoins pratiques et urgents de nombreux ressortissants en attente d’un document d’identité reconnu par les administrations locales.
Ce changement apporte donc un espoir concret à une catégorie souvent oubliée : les Algériens en situation irrégulière, qui pourront désormais obtenir un passeport valable 10 ans sans condition de séjour. Le passeport devient ainsi un droit pour tous, les sans-papiers y compris, et la durée de 10 ans garantit une stabilité administrative qui faisait jusqu’ici défaut. Le passeport de 10 ans pour les sans-papiers algériens n’est plus un mirage, mais bel et bien une mesure officielle, actée et en cours de mise en œuvre.