Passeport : les Algériens de France face à un nouveau piège

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Pour de nombreux Algériens en situation irrégulière en France, obtenir un passeport auprès des consulats algériens représente une étape cruciale dans leur tentative de régularisation. Ce document constitue bien souvent la clé d’entrée dans la procédure administrative française permettant d’accéder à un titre de séjour. Pourtant, derrière cette opportunité se cache un problème que plusieurs concernés n’hésitent plus à qualifier de « nouveau piège ». « Les consulats d’Algérie en France donnent aux sans papiers, depuis quelques mois, le droit de demander un passeport algérien pour régulariser leur situation administrative et déposer leurs demandes de régularisation en France. Cependant, la durée de validité du passeport dans ce cas est de seulement une année, c’est un piège pour moi et pour beaucoup de mes compatriotes », explique un Algérien résidant dans l’Hexagone. Un témoignage qui met en lumière la complexité du processus administratif dans lequel ces personnes se trouvent enfermées.

Ce court délai de validité pose de sérieux obstacles. En effet, les préfectures françaises sont souvent lentes à traiter les demandes, et de nombreux dossiers restent en attente pendant plusieurs mois, voire au-delà de la date d’expiration du passeport. Le même témoin poursuit : « C’est un piège, dans le sens où les préfectures tardent énormément pour traiter nos dossiers et nous donner éventuellement un titre de séjour. Pendant ce temps, le passeport expire, et on se retrouve obligés d’aller voir un avocat et le payer 200 euros pour nous délivrer un document attestant que j’ai déposé ma demande de régularisation en France, pour ensuite payer également 60 au consulat pour renouveler le passeport. » Ces démarches répétées finissent par coûter cher à des personnes déjà dans une situation précaire, sans stabilité financière, ni droit de travailler légalement en France.

Dans un contexte où chaque euro compte, ces dépenses supplémentaires sont vécues comme une injustice. « Ça aurait été plus simple si on nous donnait un passeport de 10 ans. Les 260 euros que j’aurais eu à payer, je les aurais envoyées à ma famille en Algérie », déplore l’intéressé. Ce sentiment de frustration est largement partagé dans la communauté algérienne vivant en France, notamment parmi ceux qui tentent de se régulariser de manière honnête et transparente. « Nombreux sont les Algériens dans la même situation que moi, j’espère que les autorités apporteront une solution », conclut-il, dans un appel à l’action adressé aussi bien aux institutions algériennes qu’aux autorités françaises.

Pour contourner cette difficulté relative au passeport, une alternative existe bel et bien pour les Algériens en situation irrégulière en France : l’attestation de nationalité algérienne. Ce document officiel, délivré par les consulats, permet également de déposer une demande de régularisation en France, sans avoir à passer par la délivrance d’un passeport temporaire. Il constitue une preuve suffisante de nationalité pour les démarches auprès des préfectures. Toutefois, l’obtention de cette attestation implique la présentation d’un certain nombre de pièces justificatives. Le demandeur doit fournir une pièce d’identité algérienne (passeport, carte consulaire, ou carte nationale d’identité), ainsi que la copie intégrale de son acte de naissance. À cela s’ajoutent les copies intégrales des actes de naissance du père, et de la mère si le père est étranger.

Ces documents peuvent parfois être difficiles à obtenir pour des personnes ayant quitté l’Algérie depuis longtemps ou n’ayant plus de contact régulier avec leurs familles restées au pays. Entre les lenteurs administratives, les coûts financiers et les complications liées à la fourniture de documents, le chemin vers la régularisation apparaît semé d’embûches. Dans un climat d’incertitude, beaucoup espèrent une réforme du système ou, à tout le moins, une simplification des procédures pour éviter que le passeport, censé leur ouvrir des portes, ne se transforme en une contrainte supplémentaire.

Alors que la situation touche des centaines, voire des milliers de ressortissants algériens en France, la question de la validité du passeport d’un an suscite des interrogations croissantes. Du côté des consulats, aucune déclaration officielle n’a encore été faite pour expliquer les raisons de cette limitation, ni pour proposer une alternative durable. En attendant, la solution la plus accessible demeure l’attestation de nationalité, mais là encore, elle exige rigueur et patience. Ce qui est sûr, c’est que pour beaucoup d’Algériens sans papiers en France, la quête de régularisation reste un parcours du combattant, où chaque étape s’accompagne de frais, de délais, et d’incertitudes.

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