L’Algérie a réagi avec une rapidité exemplaire, en date d’hier, après avoir découvert l’arrivée de deux agents de la DGSI sur son territoire, en possession de passeports diplomatiques délivrés par les autorités françaises. Selon des sources sûres consultées par DNAlgérie, ces deux agents avaient été dépêchés par le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, sans notification préalable, une démarche qui a immédiatement déclenché une réaction ferme de la part des autorités algériennes. L’Algérie a alors pris la décision d’expulser sans délai les deux individus, estimant qu’ils ne respectaient pas les protocoles diplomatiques en vigueur.
Ce qui a particulièrement suscité l’agacement d’Alger, c’est que ces agents de la DGSI étaient munis de passeports diplomatiques, un privilège encadré par des règles strictes qui imposent d’informer le pays hôte en amont. Dans ce cas précis, l’Algérie n’avait reçu aucune notification officielle concernant leur présence ni leur mission sur son sol. Ainsi, pour l’Algérie, ces agents de la DGSI envoyés par Retailleau sous couvert de passeports spéciaux constituaient une intrusion inacceptable dans ses affaires internes. D’où leur expulsion immédiate, qui s’est déroulée dans la plus grande discrétion, mais avec une fermeté incontestable.
D’un point de vue légal et diplomatique, les passeports diplomatiques sont des documents sensibles. Retailleau, en tant que ministre de l’Intérieur, était tenu d’en respecter les règles d’usage, d’autant plus lorsqu’il s’agit d’envoyer des agents de la DGSI dans un pays comme l’Algérie, avec lequel les relations sont souvent sujettes à des équilibres délicats. L’Algérie, dans ce contexte, ne pouvait faire l’impasse sur une telle négligence, encore moins lorsqu’il s’agit de missions camouflées derrière des passeports diplomatiques. C’est ce que rappelle un haut responsable algérien, qui a indiqué que « la procédure légale n’est pas respectée. Quand on rentre dans un pays avec un passeport diplomatique il faut informer les autorités du pays de destination ».
Le plan de Retailleau, qui aurait pu rester sous les radars en d’autres circonstances, a ainsi été stoppé net. L’Algérie, vigilante sur toute tentative d’infiltration ou de manquement aux règles de souveraineté, a démontré sa capacité à surveiller de près les mouvements entrants, même lorsque ceux-ci sont dissimulés sous l’apparence de légitimité diplomatique. Les passeports ne garantissent pas l’immunité automatique, surtout si leur usage déroge aux conventions diplomatiques acceptées. Retailleau, en optant pour l’envoi discret d’agents de la DGSI, a sous-estimé la réaction de l’Algérie, qui a décidé de faire valoir pleinement ses droits et son autorité territoriale.
L’affaire pourrait avoir des répercussions au-delà de cette expulsion. En effet, l’Algérie pourrait demander des explications officielles, ou revoir les modalités de collaboration sécuritaire avec la France si d’autres initiatives de ce genre devaient se reproduire. L’usage des passeports diplomatiques par Retailleau dans ce contexte très particulier pose également la question du respect des conventions internationales et de la transparence entre États partenaires. L’Algérie, en agissant ainsi, envoie un signal clair : tout déplacement diplomatique ou sécuritaire sur son territoire doit être communiqué, validé et conforme aux règles fixées.
Dans cette affaire, les passeports diplomatiques sont devenus un outil à double tranchant. Retailleau a tenté de les utiliser pour couvrir une opération confidentielle de la DGSI, mais l’Algérie a perçu cela comme une manœuvre contraire à l’esprit de coopération. En prenant la décision d’expulser immédiatement les deux agents, l’Algérie a non seulement affirmé son refus d’être tenue à l’écart des procédures qui la concernent, mais elle a également rappelé que l’usage des passeports, même diplomatiques, ne saurait servir de masque à des opérations non agréées. Ce geste de fermeté risque de laisser des traces dans les relations franco-algériennes, surtout si Retailleau et son ministère ne fournissent pas rapidement de clarifications quant aux intentions réelles derrière cette mission avortée.
Ainsi, le plan de Retailleau, appuyé par l’usage de passeports diplomatiques pour introduire deux agents de la DGSI en Algérie, a été neutralisé dès son déclenchement. L’Algérie a réaffirmé avec vigueur sa souveraineté et sa détermination à ne tolérer aucun manquement, quels que soient les acteurs impliqués. Les passeports diplomatiques utilisés dans ce contexte n’auront donc pas suffi à masquer l’irrespect du cadre légal. En agissant avec autant de rapidité et de clarté, l’Algérie a prouvé que même face à des initiatives confidentielles pilotées par Retailleau, elle restait pleinement maîtresse de son territoire.