Lors de l’inauguration de la 32e édition de la Foire de la Production Algérienne, le président Abdelmadjid Tebboune n’a pas manqué de souligner l’importance croissante de l’industrie locale. Ce rendez-vous annuel, tenu au Palais des expositions à Alger, a rassemblé pas moins de 600 exposants issus de divers secteurs, mettant en lumière les prouesses de la production nationale. Parmi les produits qui ont attiré l’attention du président, la pâte à tartiner El Mordjene, une création phare de la marque algérienne Cebon, a eu l’honneur d’être au cœur d’un discours à la fois élogieux et teinté d’une critique subtile à l’égard de la France.
Le président Tebboune, lors de sa visite des différents stands, a pris le temps de saluer les efforts des producteurs locaux, mettant en avant leur rôle dans la réduction de la dépendance aux importations. Mais c’est face au stand de Cebon, et plus particulièrement de leur pâte à tartiner El Mordjene, qu’il a réservé une déclaration marquante, qu’a pu captuer DNAlgérie. « Ce produit, c’est l’Algérie qui gagne, c’est l’Algérie qui avance », a-t-il affirmé avec enthousiasme, ajoutant que ce type d’innovation incarne la fierté nationale et l’évolution des capacités de production du pays.
Le président n’a pas hésité à rappeler qu’il y a encore quelques années, la situation était bien différente. En 2017, selon ses propos, l’Algérie importait même des produits aussi basiques que la mayonnaise, illustrant à quel point le pays dépendait des marchés étrangers pour des produits alimentaires transformés. Aujourd’hui, grâce à une politique ambitieuse de promotion de l’industrie nationale, l’Algérie se hisse au rang des pays capables de produire des articles de qualité compétitive, convoités au-delà de ses frontières.
Toutefois, le moment le plus notable de cette intervention fut la référence explicite à un « contentieux » lié à l’exportation d’El Mordjene vers la France. Ce produit phare, apprécié pour sa qualité et son goût unique, s’est heurté à des obstacles sur le marché français. Officiellement, les autorités françaises ont invoqué des restrictions liées à la composition de la pâte à tartiner, notamment la présence de lait dans sa recette. Mais pour de nombreux spacialistes, cette justification n’est qu’un prétexte dissimulant une réalité moins avouable : l’influence du lobby Nutella, dont la domination sur le marché européen serait menacée par l’arrivée d’un concurrent algérien de premier ordre.
Ce discours a été largement salué par les producteurs présents, qui y ont vu une reconnaissance de leurs efforts pour promouvoir le « made in Algeria ». Pour eux, le succès d’El Mordjene n’est pas qu’une simple réussite commerciale : c’est un symbole du potentiel algérien à s’imposer sur les marchés internationaux, même face à des géants établis.
La réaction des consommateurs algériens n’a pas tardé. Sur les réseaux sociaux, nombreux sont ceux qui ont exprimé leur fierté de voir un produit local recevoir de tels éloges. Beaucoup y voient également une opportunité de réaffirmer leur soutien aux entreprises nationales, notamment en boycottant les marques étrangères au profit des produits algériens.
Par ailleurs, cette affaire pourrait relancer le débat sur la nécessité d’investir davantage dans l’infrastructure industrielle locale pour réduire les dépendances extérieures et permettre aux produits algériens de mieux s’exporter. À ce titre, El Mordjene devient un exemple emblématique de ce que l’Algérie peut accomplir lorsqu’elle croit en ses talents et encourage ses entrepreneurs.
Loin d’être un simple passage dans une foire commerciale, l’arrêt du président au stand d’El Mordjene symbolise un message fort : l’Algérie ne se contente plus de consommer, elle produit et aspire à rivaliser avec les grandes nations industrielles. Et à travers ce discours, le président Tebboune a non seulement mis en lumière une réussite locale, mais aussi rappelé que derrière chaque avancée économique, il y a un défi, souvent politique, qu’il faut surmonter.
El Mordjene, qui transcende désormais son statut de simple pâte à tartiner, incarne cette ambition nationale. Une ambition qui, malgré les obstacles et les pressions, continue de grandir et d’inspirer un avenir où l’Algérie se tient fièrement parmi les nations exportatrices d’excellence.
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