La France, à travers sa Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav), a entamé une série de mesures concrètes pour mieux contrôler les pensions de retraite versées à ses bénéficiaires résidant en Algérie. Ces décisions interviennent dans un contexte tendu, alors que la Cour des comptes a récemment publié son rapport sur l’application des lois de financement de la sécurité sociale, soulignant une dérive préoccupante des comptes sociaux, dont la gestion des pensions de retraite figure en bonne place. Dans ce rapport, la Cour dénonce un déficit de 15,3 milliards d’euros pour les régimes obligatoires de base, aggravé de 4,8 milliards en un an, avec 90 % du déséquilibre imputé à la branche maladie.
En réponse à cette situation, la France a renforcé ses dispositifs de contrôle, particulièrement en ce qui concerne les pensions de retraite distribuées en Algérie. Le directeur général de la Cnav, Renaud Villard, a précisé que la biométrie constitue désormais un outil majeur de vérification. Déployée depuis septembre 2024, cette technologie permet d’assurer que les retraités perçoivent leurs pensions de retraite de manière légitime. Même si cette méthode peut s’avérer complexe pour certains bénéficiaires âgés, parfois dépassés par l’usage d’un smartphone pour filmer leur visage, elle permet de renforcer la cohérence biométrique des contrôles. La France espère, par ce biais, assurer une distribution plus rigoureuse des pensions de retraite aux résidents algériens.
Par ailleurs, la France a affecté deux agents au consulat d’Alger pour réaliser des vérifications physiques. Ces agents convoquent régulièrement les retraités résidant en Algérie pour confirmer leur identité et prouver qu’ils sont bien vivants. Grâce à ce processus, plusieurs centaines de dossiers jugés suspects ont déjà été supprimés. Cela s’inscrit dans une stratégie plus large qui vise à limiter la fraude sans pour autant stigmatiser les retraités algériens. Pour la France, il s’agit avant tout de garantir que les pensions de retraite soient distribuées avec justesse, sans abus, tout en respectant les droits légitimes des bénéficiaires en Algérie.
Selon la Cour des comptes, la fraude potentielle autour des pensions de retraite pourrait s’élever à 100 millions d’euros par an. Un chiffre que le directeur de la Cnav juge exagéré, préférant évoquer une fourchette plus réaliste de 50 à 60 millions d’euros. Même si ces montants ne suffisent pas à eux seuls à combler le déficit général de la sécurité sociale, la France considère qu’agir contre les fraudes aux pensions de retraite, notamment en Algérie, est un impératif moral et politique. En exigeant des efforts financiers de ses citoyens, l’État estime qu’il est tout aussi nécessaire de faire preuve d’exemplarité dans la lutte contre les fraudes sociales.
La France reste donc déterminée à poursuivre ses efforts de transparence et d’équité dans le versement des pensions de retraite à l’étranger, et plus particulièrement en Algérie. L’objectif est clair : faire en sorte que chaque euro versé au titre des pensions de retraite le soit à la bonne personne, pour les bonnes raisons, en renforçant les liens de confiance entre l’administration française et les retraités, qu’ils vivent en France ou en Algérie. Les actions menées ne sont pas seulement destinées à redresser les comptes sociaux, mais aussi à garantir une gestion plus équitable et plus crédible de l’argent public, dans un climat de rigueur budgétaire.
La biométrie, les contrôles physiques au consulat d’Alger et la suppression des dossiers douteux sont autant de leviers que la France met en œuvre pour rationaliser la gestion des pensions de retraite versées en Algérie. Ces efforts, bien qu’insuffisants à eux seuls pour renverser la tendance du déficit, symbolisent une volonté ferme d’éradiquer les fraudes. En somme, la France entend préserver l’intégrité de son système de protection sociale, tout en assurant que les pensions de retraite versées en Algérie soient l’exact reflet des droits réels et vérifiés des retraités.