Permis de conduire : les Algériens d’Italie face à un blocage qui affecte leur quotidien

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En Italie, de nombreux Algériens font face à un blocage administratif, relatif au permis de conduire, qui affecte profondément leur quotidien. Le cœur du problème réside dans l’impossibilité de convertir leur permis de conduire algérien en un document reconnu par les autorités italiennes. Cette situation, qui dure depuis plusieurs années, est née de la suspension de la convention bilatérale relative à l’échange des permis entre l’Algérie et l’Italie, une convention signée le 24 octobre 2000 et ratifiée par le décret présidentiel n° 01-48 du 11 février 2001. Depuis l’apparition du permis biométrique en Algérie, le 1er avril 2018, les autorités italiennes ont cessé d’accepter les demandes de conversion en raison de l’absence de mise à jour des textes réglementaires algériens.

Dans une question écrite adressée au ministre des Affaires étrangères, Abdelouahab Yagoubi, député de la communauté nationale à l’étranger, a dénoncé cette situation préoccupante qui touche un grand nombre d’Algériens établis en Italie. Il y déclare : « Ce qui est à la fois surprenant et regrettable, c’est que cette procédure simple, constituant un acquis légitime pour notre communauté, reste bloquée en raison de l’absence de mise à jour de certains textes réglementaires nationaux. » Cette lacune juridique empêche les détenteurs de permis algériens de faire valoir leurs droits en Italie, bien qu’ils remplissent toutes les conditions exigées par la législation locale.

Pour les Algériens d’Italie, privés de leur permis, les conséquences sont multiples : emploi inaccessible, mobilité entravée, intégration freinée. Dans sa lettre, le député rappelle que « des milliers de citoyens se retrouvent dans une situation administrative bloquée, les privant de leur droit d’utiliser ou de convertir leur permis ». Cette impasse crée un véritable gouffre social, renforçant le sentiment de marginalisation que vivent les Algériens installés en Italie. Chaque jour, ces citoyens se voient contraints de renoncer à des opportunités professionnelles et personnelles, faute de pouvoir présenter un permis conforme.

Cette problématique a été abordée à maintes reprises lors de rencontres officielles entre les représentants algériens. Le député évoque notamment « notre réunion du 3 juillet 2024, ainsi que celle du 9 décembre 2024 avec le Secrétaire d’État chargé de la communauté nationale à l’étranger ». Malgré ces discussions, la situation demeure inchangée, témoignant d’une inertie institutionnelle qui pèse lourdement sur les Algériens vivant en Italie. Le non-renouvellement des textes algériens liés au permis complique tout dialogue avec les autorités italiennes, et paralyse l’application d’un accord pourtant toujours en vigueur.

Abdelouahab Yagoubi interpelle donc directement le ministre en posant deux questions essentielles : « Où en est votre ministère dans la mise à jour des textes réglementaires qui entravent l’application de la convention algéro-italienne relative à la conversion des permis de conduire ? » et « Quelles sont les mesures urgentes que vous envisagez de prendre, en coordination avec les autorités algériennes concernées, puis avec la partie italienne ? » Ces interrogations, concrètes, expriment l’urgence ressentie par les Algériens d’Italie, pris au piège entre deux administrations.

L’introduction du permis de conduire biométrique en Algérie devait symboliser un pas vers la modernité. Or, sans textes d’application adaptés, cette évolution technologique s’est transformée en obstacle pour les Algériens établis en Italie. La convention signée avec l’Italie est toujours valable, mais son exécution reste suspendue à des ajustements réglementaires que l’Algérie tarde à effectuer. Pour ces Algériens en Italie, ce permis désormais inutile n’est plus un outil de liberté, mais un fardeau administratif.

Alors que la communauté algérienne continue d’alerter sur cette situation, les regards sont tournés vers les chancelleries des deux pays. Pour que les Algériens puissent, en Italie, circuler librement, trouver un emploi ou simplement vivre dignement, il est impératif que les permis algériens soient enfin reconnus à leur juste valeur. L’absence de solutions concrètes ne fait qu’alimenter un climat de frustration et d’abandon. Cette galère n’a que trop duré pour les Algériens en Italie, qui demandent, sans revendication excessive, le respect d’un droit fondamental inscrit dans un accord bilatéral.