En 2024, un bouleversement majeur a eu lieu dans les relations commerciales entre l’Algérie et ses clients internationaux en matière de pétrole. La Corée du Sud a désormais supplanté la France pour devenir le principal importateur de pétrole algérien, un changement significatif dans la dynamique énergétique mondiale. Cette évolution a été rendue possible par une augmentation substantielle des importations de la Corée, qui a franchi la barre des 120 000 barils par jour, soit un bond de 24 000 barils par rapport à l’année précédente.
La France, jusqu’alors premier client de l’Algérie, se retrouve désormais reléguée à la deuxième place avec 103 000 barils par jour, soit une hausse plus modeste de 8 000 barils par rapport à 2023. Cette nouvelle hiérarchie reflète une tendance mondiale où les grandes puissances économiques cherchent à diversifier leurs sources d’approvisionnement en hydrocarbures, mais aussi où les stratégies commerciales de l’Algérie commencent à porter leurs fruits. La Corée du Sud, par exemple, a su développer des partenariats solides avec l’Algérie dans un contexte de diversification de ses fournisseurs, particulièrement dans le secteur énergétique.
Les États-Unis, quant à eux, suivent avec des importations de 71 000 barils par jour, augmentant leur demande de 11 000 barils par rapport à l’année précédente. Bien que l’Amérique du Nord soit un acteur majeur dans le marché mondial de l’énergie, les États-Unis se positionnent désormais après la France et la Corée du Sud, consolidant leur rôle dans un marché global où la concurrence est de plus en plus forte.
D’autres pays européens comme l’Espagne et l’Italie ont aussi vu leurs importations croître, respectivement de 7 000 et 2 000 barils par jour. L’Espagne, avec 66 000 barils, reste un partenaire stratégique pour l’Algérie, tandis que l’Italie, avec 62 000 barils, continue d’être un acteur important bien qu’à une échelle plus modeste. Ces données montrent que les relations commerciales avec les pays méditerranéens restent solides, mais l’Algérie semble se tourner de plus en plus vers l’Asie pour diversifier ses échanges pétroliers.
Cette évolution dans les relations énergétiques s’inscrit dans une stratégie plus large de diversification des partenaires commerciaux de l’Algérie. Au-delà de l’exportation de pétrole, l’Algérie cherche à renforcer sa position sur la scène internationale, en particulier avec des pays asiatiques dont la demande énergétique est en forte croissance. La Corée du Sud, avec sa forte demande industrielle et ses besoins constants en énergie, constitue désormais un partenaire clé dans cette dynamique. Ce renforcement des relations avec l’Asie ne se limite pas au pétrole, mais englobe également d’autres secteurs comme le gaz, les infrastructures et les technologies.
L’Algérie, avec ses réserves de pétrole et de gaz, joue un rôle crucial dans l’approvisionnement énergétique mondial, et la perte de la première place au profit de la Corée du Sud n’est pas nécessairement un revers, mais plutôt une opportunité d’élargir sa base de clients. En diversifiant ses partenaires, l’Algérie se prémunit contre les fluctuations du marché et les changements géopolitiques qui peuvent affecter ses relations avec certains pays traditionnels comme la France. De plus, la diversification permet à l’Algérie de mieux capitaliser sur les besoins énergétiques croissants de certaines régions du monde, notamment l’Asie, qui est de plus en plus stratégique dans le domaine des ressources naturelles.
La transition vers un marché plus global et plus diversifié se fait au détriment de certaines relations historiques, mais elle témoigne de l’évolution des stratégies économiques mondiales. Pour l’Algérie, cette diversification représente un atout majeur à long terme, lui permettant de jouer un rôle encore plus central dans le commerce énergétique mondial.
Ainsi, bien que la France reste un acteur majeur, la montée en puissance de la Corée du Sud sur le marché du pétrole algérien marque une nouvelle étape dans la relation entre ces deux pays, avec un impact direct sur la structure du marché mondial de l’énergie. Les chiffres récents montrent un changement non seulement dans les volumes échangés, mais aussi dans la manière dont les pays redéfinissent leurs priorités énergétiques et économiques.
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