Rachida Dati, ministre française d’origine algéro-marocaine, a récemment exprimé son soutien au Maroc, quelques jours après que ce dernier a déposé une plainte auprès de l’UNESCO contre l’Algérie.
Le conflit entre les deux pays concerne le caftan, une tunique traditionnelle portée lors de cérémonies en Algérie, au Maroc, et dans d’autres pays de la région. Le Maroc souhaite s’approprier cette pièce vestimentaire en la déclarant comme faisant partie de son patrimoine culturel. Cependant, l’Algérie revendique également son caftan et refuse de voir cet élément de son héritage culturel attribué au Maroc.
La tension a augmenté lorsque l’Algérie a soumis un dossier à l’UNESCO en 2023 pour l’inscription de la Gandoura et de la Mlehfa, d’autres vêtements traditionnels algériens. En réponse, le Maroc a menacé de porter l’affaire devant l’UNESCO. Selon des médias marocains, dont Hespress, le Maroc a effectivement déposé une plainte officielle, accusant l’Algérie de s’approprier le caftan marocain. Cette plainte, déposée par le ministère marocain de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, conteste notamment la soi-disant présence d’un caftan « Ntaâ de Fès » dans le dossier algérien.
Dans ce contexte, Rachida Dati a publiquement soutenu les revendications du Maroc. « Le Maroc s’est toujours adapté à son temps, avec beaucoup de foisonnement, de création et de créativité, » a-t-elle déclaré. Dati a également évoqué ses racines marocaines, soulignant qu’elle venait d’une famille « qui ne sait ni lire ni écrire mais qui est créative, » et mentionnant ses cousines qui excellent dans la broderie marocaine. « La broderie marocaine est un patrimoine immatériel, et mon combat avec mon homologue marocain sera de faire reconnaître ce patrimoine, » a-t-elle ajouté.
Dati a également fait référence à d’autres éléments culturels disputés, tels que le caftan et le zellige, ce qui a été perçu comme une allusion directe à l’Algérie. Le ministre marocain a accueilli favorablement ces déclarations.
« L’artisanat, le savoir-faire, l’habillement, le caftan, la broderie, le zellige, tous ces aspects sont importants pour le Maroc mais aussi pour la France, car aujourd’hui, nous en bénéficions également en France. Il est donc crucial de faire reconnaître et de protéger ce patrimoine. » a insisté Rachida Dati.
Ce soutien intervient dans un climat de rivalité culturelle croissante entre l’Algérie et le Maroc. Chaque pays cherche à affirmer et protéger ses traditions face à l’autre, et la question du caftan est l’un des nombreux aspects de ce différend, qui englobe divers savoir-faire artisanaux et pratiques culturelles.
Artisanat, caftan, "zellije".. la ministre de la culture française Rachida Dati plaide pour la promotion, la reconnaissance et la préservation du patrimoine et du savoir-faire marocains.
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— 2M.ma (@2MInteractive) May 20, 2024
Algérie : Rachida Dati zappe le pays de sa mère
Rachida Dati est la fille de M’Barek Benamar Dati, maçon d’origine marocaine arrivé en France en 1963, et de Fatim-Zohra Bouchenafa, mère au foyer d’origine algérienne. Née dans une famille nombreuse, elle est la deuxième d’une fratrie de onze enfants, comprenant sept filles et quatre garçons. Parmi ses frères, Jamal et Omar ont été condamnés pour trafic de drogue, tandis que sa sœur Malika est élue vice-présidente déléguée aux transports en commun et aux mobilités de la Métropole du Grand Nancy.
Dati a passé son enfance à Chalon-sur-Saône, dans le quartier des Prés-Saint-Jean. Elle a suivi sa scolarité dans un collège privé catholique tenu par des religieuses du Saint-Sacrement, avant de poursuivre ses études au lycée public Mathias de Chalon-sur-Saône. En 1983, elle obtient son baccalauréat D.
L’histoire de Rachida Dati est marquée par une ascension remarquable, depuis ses débuts modestes à Chalon-sur-Saône jusqu’à devenir une figure politique influente. Son parcours illustre une détermination inébranlable et une capacité à surmonter les défis, inspirant ainsi de nombreuses personnes issues de milieux similaires.
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