Plan diabolique pour « détourner » la nouvelle allocation touristique : mauvaise surprise pour les Algériens

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Avec l’annonce de la mise en place d’une nouvelle allocation touristique de 750 euros, destinée à faciliter les voyages des citoyens algériens à l’étranger, des discussions animées ont rapidement émergé sur les réseaux sociaux. Pour certains, cette initiative gouvernementale, attendue pour janvier 2025, représente une bouffée d’air frais après des années de plafonnement strict de l’allocation devises. Cependant, d’autres y voient une opportunité à exploiter, nourrissant des stratagèmes qui risquent de compromettre l’objectif initial de la mesure.

Sur plusieurs plateformes, des Algériens partagent ouvertement des plans visant à détourner cette allocation à des fins lucratives. L’idée maîtresse ? Simuler un voyage touristique en Tunisie, un pays voisin accessible par voie terrestre, puis rentrer presque immédiatement pour revendre les euros restants sur le marché noir. Un calcul simple mais astucieux qui promettrait des gains intéressants, compte tenu de l’écart persistant entre le taux officiel et le taux informel du dinar.

Un internaute détaille cette manœuvre sur Facebook, en affirmant : « L’objectif est de minimiser les dépenses en Tunisie, voire de ne pas y séjourner du tout. En revenant rapidement, les euros obtenus grâce à l’allocation pourront être revendus en Algérie à un taux bien supérieur, générant un bénéfice net. » Ce type de discours a trouvé un écho auprès de nombreux citoyens, attirés par la possibilité de contourner un système souvent perçu comme rigide.

Cependant, face à ces tentatives de détournement, le gouvernement algérien n’est pas resté passif. Selon un responsable au sein du ministère des Finances interrogé par DNAlgérie, des mesures strictes pourraient être mises en œuvre pour limiter les abus et garantir que l’allocation serve réellement à son objectif initial : soutenir les Algériens dans leurs déplacements internationaux.

Parmi les options envisagées, une restriction notable pourrait être l’exclusion des voyageurs par voie terrestre. Cette solution viserait à décourager les stratagèmes impliquant des séjours fictifs en Tunisie, une destination facile d’accès par route. En revanche, les personnes voyageant par voie aérienne ou maritime seraient les principales bénéficiaires de l’allocation. Ledit responsable a déclaré : « Si l’allocation devait s’appliquer aux trajets terrestres, les conditions seraient bien plus strictes. Il pourrait être nécessaire de présenter une réservation d’hôtel confirmée, non annulable, couvrant toute la durée du séjour. »

Cette approche viserait non seulement à contrôler les bénéficiaires, mais également à inciter à un usage conforme des devises allouées. Le gouvernement entend ainsi éviter un effet pervers où l’allocation, au lieu de promouvoir le tourisme, alimenterait davantage le marché parallèle des devises.

Pour certains analystes économiques, cette situation reflète un dilemme bien connu en Algérie : comment proposer des politiques avantageuses sans encourager les pratiques frauduleuses ? Les écarts importants entre les taux de change officiel et informel compliquent la tâche, car ils incitent naturellement les citoyens à rechercher des opportunités de maximiser leurs revenus. Cette nouvelle allocation touristique, bien qu’annoncée comme une avancée, pourrait devenir un levier pour ces pratiques si les garde-fous ne sont pas suffisamment robustes.

En attendant l’application officielle de cette allocation, prévue début 2025, les débats restent vifs. Le gouvernement devra trouver un équilibre entre une mise en œuvre efficace et une prévention des abus, tout en s’efforçant de regagner la confiance des citoyens. Si les restrictions deviennent trop contraignantes, elles risquent de limiter l’impact positif de cette mesure et de nourrir davantage la frustration populaire. À l’inverse, une application laxiste pourrait transformer cette initiative en un nouveau levier pour le marché noir des devises.

Dans un contexte économique marqué par des défis multiples, cette nouvelle allocation touristique représente un test important pour l’Algérie. Plus qu’un simple geste financier, elle reflète une tentative d’harmoniser les aspirations individuelles des citoyens avec les besoins stratégiques du pays. Le succès ou l’échec de cette mesure dépendra de la capacité du gouvernement à concilier ces deux impératifs de manière juste et équilibrée.

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