Pourquoi le député franco-algérien Belkhir Belhaddad a quitté le parti de Macron ?

Belkhir Belhaddad

Belkhir Belhaddad, député de la 1ᵉre circonscription de Moselle, a créé la surprise en annonçant son départ du groupe Ensemble pour la République (EPR) à l’Assemblée nationale. Une décision motivée par son opposition ferme à la remise en cause du droit du sol à Mayotte, une mesure soutenue par plusieurs ministres du gouvernement, notamment Bruno Retailleau et Gérald Darmanin. Pour cet élu franco-algérien, ce projet constitue une menace pour les valeurs fondamentales de la République.

Dans une interview accordée au Figaro, Belkhir Belhaddad a expliqué que cette mesure allait à l’encontre des engagements qu’il avait pris lors des élections législatives. Il a exprimé sa crainte que son ancien groupe politique ne glisse progressivement vers des positions proches de celles du Rassemblement national, une orientation qu’il refuse d’endosser. Ce départ marque une nouvelle étape dans son parcours politique, lui qui s’était déjà opposé au projet de loi sur l’immigration en 2023, jugeant qu’il stigmatisait certaines populations et contribuait à la banalisation des idées d’extrême droite.

Si Belkhir Belkhaddad quitte le groupe EPR, il précise qu’il ne rejoindra immédiatement aucun autre groupe parlementaire. Il entend prendre le temps de la réflexion, tout en restant attaché à ses valeurs de gauche sociale-démocrate. Cette indépendance lui permettra de conserver une liberté de vote sur les différentes réformes à venir, tout en continuant à siéger à l’Assemblée nationale.

Ce repositionnement pourrait aussi ouvrir la voie à une ambition locale plus grande. Certains observateurs voient déjà en lui un candidat potentiel pour les élections municipales de 2026 à Metz. Ancien adjoint au maire de la ville sous Dominique Gros, Belhaddad bénéficie d’une expérience qui pourrait lui permettre de rallier une alliance entre la gauche et le centre. Face à lui, le maire actuel, François Grosdidier, semble bien parti pour briguer un second mandat, mais une opposition structurée autour d’une candidature forte pourrait redistribuer les cartes.

Cette annonce intervient dans un contexte politique tendu, où les positions sur l’immigration et la nationalité suscitent de vives polémiques. Au sein de l’Assemblée nationale, plusieurs députés ont déjà pris leurs distances avec le gouvernement sur ces questions. Le débat autour du droit du sol à Mayotte a particulièrement cristallisé les tensions, tant au sein de la majorité qu’auprès de l’opposition.

Dans le paysage politique local, la situation pourrait également évoluer. Des rumeurs circulent sur la possible candidature de Laurent Jacobelli, député du Rassemblement national, aux municipales à Metz. Jacobelli, connu pour ses positions tranchées, avait d’ailleurs défrayé la chronique lors d’un incident en octobre 2023, où il avait insulté Belkhaddad en pleine session parlementaire. Cet épisode, largement relayé, avait provoqué des réactions indignées et pourrait encore peser dans les batailles électorales à venir.

Belkhir Belhaddad, quant à lui, reste pour l’instant discret sur ses intentions pour les municipales. Son expérience au sein de la mairie de Metz et son ancrage local pourraient en faire un acteur incontournable du scrutin de 2026, s’il décide de se lancer. En attendant, son départ du groupe EPR lui permet de se repositionner et de préparer sereinement la suite de sa carrière politique, avec ou sans étiquette.

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