La renégociation de l’accord d’association entre l’Algérie et l’Union Européenne (UE) semble avancer à un rythme prometteur. Le ministre du Commerce intérieur et de la Régulation du marché, Tayeb Zitouni, a récemment confirmé que les travaux autour de cet accord évoluent positivement. Bien que le ministre n’ait pas précisé de date exacte, il a indiqué que les propositions d’amendement, notamment relatifs aux produits algériens seront bientôt finalisées. Ce processus de renégociation vise à corriger les dysfonctionnements constatés, avec pas moins de neuf chapitres de l’accord qui nécessitent des révisions pour rétablir un équilibre entre les deux partenaires.
Depuis son entrée en vigueur en 2005, l’accord a favorisé les exportations algériennes, principalement limitées aux hydrocarbures. Cependant, l’Algérie a constaté des barrières restrictives à l’entrée de ses produits sur le marché européen, entravant ainsi son droit de commerce. Le ministre a souligné que l’évolution de l’économie algérienne, avec une diversification notable de sa production, justifie pleinement une révision de l’accord initial. L’exemple emblématique de la pâte à tartiner El Mordjene, empêchée d’accéder au marché européen, illustre bien cette discrimination dont souffrent certains produits algériens.
L’Union Européenne semble ignorer les progrès significatifs réalisés par l’Algérie dans le domaine industriel. Les exportations hors hydrocarbures du pays ont connu une augmentation remarquable, passant de 1,5 milliard de dollars à 7 milliards de dollars en seulement quatre ans. Cette croissance témoigne d’un effort soutenu pour réduire la dépendance aux recettes pétrolières, en diversifiant les exportations vers des produits manufacturés issus de diverses filières industrielles.
Malgré cette dynamique positive, les exportateurs algériens font face à des obstacles persistants. L’UE impose des quotas d’importation stricts et exclut certains produits algériens de ses contingents, ce qui rend difficile toute relation commerciale équilibrée. En réponse, l’Algérie a restreint l’importation de produits européens pour protéger et encourager sa production nationale, en constante progression.
Ce contexte explique la volonté de l’Algérie de renégocier l’accord d’association, une nécessité que l’UE semble désormais reconnaître. Le gouvernement algérien insiste sur le fait que son économie a profondément évolué depuis la signature de l’accord initial. Le marché algérien est aujourd’hui capable de proposer une variété de produits compétitifs, équivalents à ceux d’autres pays.
Par ailleurs, les discussions incluent également des aspects essentiels tels que l’investissement et le transfert de savoir-faire, qui doivent jouer un rôle central dans les futures relations économiques entre l’Algérie et l’UE. Les autorités algériennes veulent s’assurer que ces éléments soient pleinement intégrés et respectés dans les nouvelles modalités de l’accord.
La renégociation de cet accord pourrait représenter une opportunité majeure pour l’Algérie de renforcer sa position sur la scène économique internationale, tout en assurant une coopération plus équitable avec l’Union Européenne. Les prochaines rencontres entre les deux parties seront cruciales pour finaliser les termes de cette révision, qui vise à refléter la nouvelle réalité économique de l’Algérie et à instaurer un partenariat plus équilibré et mutuellement bénéfique.
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