Alors que les autorités intensifient leurs efforts pour contrôler la provenance des produits vendus sur le marché national en Algérie, une vague de saisies vise actuellement les produits importés de manière informelle, notamment français. Ce phénomène concerne principalement le commerce parallèle, souvent désigné sous le nom de « commerce du cabas », par lequel des produits franchissent les frontières sans passer par les circuits officiels d’importation. Dans toutes les wilayas du pays, les services des directions de commerce multiplient les contrôles afin d’identifier et retirer des étals ces produits étrangers jugés non conformes, introduits illégalement ou ne respectant pas les règles de traçabilité et de sécurité exigées sur le territoire national.
Cette politique de lutte contre le marché informel se veut avant tout une mesure de protection du consommateur algérien, les autorités mettant en avant les risques sanitaires potentiels liés à l’utilisation ou la consommation de produits dont l’origine n’est pas clairement identifiée. Les agents de contrôle ont ainsi saisi récemment de grandes quantités de savons, shampooings, chocolats et autres denrées ou articles cosmétiques portant des marques françaises bien connues. La présence massive de ces produits sur les marchés algériens est d’autant plus sensible que le contexte politique et économique tendu incite les pouvoirs publics à promouvoir la production locale et à limiter la dépendance vis-à-vis des importations non réglementées.
Cependant, cette opération de grande envergure n’a pas découragé tous les commerçants concernés. Bien au contraire, certains ont développé des stratégies ingénieuses pour contourner les contrôles. Ces derniers jours, des vidéos circulant largement sur les réseaux sociaux ont mis en lumière des méthodes étonnantes utilisées par certains vendeurs pour continuer à écouler des produits français tout en échappant à la vigilance des inspecteurs en Algérie. Sur ces séquences, on peut voir des commerçants dissimuler des produits importés dans des emballages locaux. L’exemple le plus frappant est celui de boîtes de savon de marque Dove, connues pour être importées de France, placées dans des sacs portant le logo d’une marque algérienne équivalente. D’autres vidéos montrent des manipulations similaires avec des tablettes de chocolat, des flacons de shampooing ou encore des produits de soins.
Ce subterfuge, s’il peut sembler astucieux aux yeux de certains internautes qui ont accueilli ces vidéos avec amusement, constitue en réalité une infraction sérieuse au regard de la législation algérienne. Les commerçants qui se livrent à ces pratiques risquent des sanctions sévères en cas de découverte par les agents de contrôle. En effet, non seulement ils contournent les lois sur l’importation et la commercialisation, mais ils trompent également le consommateur sur la véritable origine des produits qu’ils vendent. La falsification des étiquetages, tout comme le fait de substituer des emballages d’origine locale à des produits importés illégalement, est passible de poursuites judiciaires, d’amendes, et même de fermeture administrative des points de vente concernés.
En attendant, les contrôles se poursuivent dans tout le pays, et les commerçants qui misent sur l’astuce plutôt que sur la régularisation de leur activité devront composer avec une surveillance de plus en plus rigoureuse. Si ces scènes ont pu faire sourire certains internautes, elles pourraient se révéler beaucoup moins drôles pour les principaux intéressés, si les contrôleurs viennent à découvrir la supercherie.