Le tribunal de Batna, ville du Nord-Est de l’Algérie, a prononcé, en date d’hier 27 avril, une lourde condamnation à l’encontre d’un sorcier du quartier Park Forage. Le 9 avril dernier, « Y. S. », un individu de 43 ans, a été arrêté en flagrant délit alors qu’il pratiquait des rituels de sorcellerie et de magie noire. Après une enquête approfondie, il a été jugé pour plusieurs infractions graves, notamment la profanation du Saint Coran, la possession et le stockage de substances psychoactives ainsi que la détention illégale d’armes de catégorie 6. Le verdict est sans appel : « Y. S. » a été condamné à trois peines distinctes, dont deux peines de 10 ans de prison ferme et une de 3 ans de prison ferme.
Le tribunal a également statué sur le cas des autres personnes impliquées dans cette affaire de sorcellerie, selon Ennahar. Deux individus, « C. A. » et « S. L. », qui assuraient l’accueil et l’introduction des clients dans le cercle de sorcellerie, ont été condamnés à deux ans de prison ferme. Quant à « D. L. », une femme de 36 ans et représentante légale d’une institution publique, elle a été condamnée à six mois de prison ferme pour sa participation active à des actes de sorcellerie, dans le but d’obtenir des avantages matériels et immatériels. De même, « B. S. » a été jugée et condamnée à six mois de prison ferme pour des charges similaires, en lien avec des pratiques occultes de sorcellerie et de magie noire.
Le tribunal a aussi statué sur la situation de « Y. Y. », le fils du sorcier « Y. S. ». Bien qu’il soit actuellement en fuite, il a été jugé par contumace et condamné à deux ans de prison ferme. En revanche, deux autres accusées, « N. A. » et « S. N. », ont été acquittées, faute de preuves suffisantes.
Algérie : le sorcier a été pris en flagrant délit
Les faits remontent, selon Ennahar, au 9 avril 2025, lorsque les forces de police ont interpellé « Y. S. » en pleine activité occulte. En perquisitionnant son domicile et les lieux où il exerçait ses rituels, les policiers ont saisi une quantité importante de substances psychoactives, ainsi que des médicaments utilisés pour des opérations d’avortement, soulignant la gravité de ses actes. De plus, un montant considérable d’argent liquide a été retrouvé dans ses affaires, ce qui a renforcé les soupçons sur la nature illicite de ses pratiques. Le procureur de la République de Batna a précisé que ces éléments de preuve avaient permis de corroborer les accusations portées contre le sorcier, notamment celles liées à la profanation du Saint Coran et à des pratiques contraires aux principes de la société algérienne.
Cette affaire a secoué la communauté locale et a fait l’objet de nombreuses réactions dans les médias et sur les réseaux sociaux. Pour beaucoup, la condamnation de « Y. S. » et des autres suspects est perçue comme un signal fort envoyé par les autorités algériennes contre les pratiques de sorcellerie et la violation des valeurs religieuses et morales de l’Algérie. En effet, la profanation du Saint Coran est un acte particulièrement grave en Algérie, un pays où l’Islam est la religion d’État et où les normes religieuses occupent une place centrale dans la vie quotidienne.
L’affaire a également mis en lumière les dangers associés à la magie noire et à la sorcellerie, qui, bien que marginales, continuent de persister dans certaines régions du pays. Ces pratiques sont souvent liées à des promesses de gains financiers ou d’autres bénéfices matériels, et sont parfois utilisées pour manipuler des personnes vulnérables en quête de solutions à leurs problèmes personnels.
Les autorités algériennes ont de nouveau affirmé leur détermination à lutter contre toutes les formes de criminalité, qu’elles soient liées à des pratiques occultes ou à d’autres activités illégales. Le procès et la condamnation de « Y. S. » et de ses complices marquent ainsi un tournant dans la lutte contre la sorcellerie et les abus de ce type en Algérie, un pays où la préservation des valeurs religieuses et morales est une priorité pour l’État.