Un souffle nouveau vient d’animer le paysage entrepreneurial algérien. Ce mercredi à Alger, une convention sans précédent a été paraphée entre l’Etablissement public de télévision (EPTV) et l’accélérateur public « Algeria Venture ». Cette signature, loin d’être une formalité administrative de plus, marque un tournant décisif pour les start-up en Algérie. Désormais, ces jeunes entreprises innovantes auront la possibilité de promouvoir leurs produits et services sur les chaînes de télévision publiques, en bénéficiant d’une réduction colossale de 70 % sur les frais de publicité.
Dans une salle sobre, mais symboliquement lourde de promesses, les plumes ont été posées par Lyes Abdoune, directeur général par intérim de l’accélérateur, et Mohamed Adlane Zerrouki, directeur commercial de l’EPTV, également assistant-adjoint de l’établissement. L’événement a rassemblé plusieurs figures clés du gouvernement, dont Noureddine Ouadah, ministre de l’Economie de la connaissance, des Start-up et des Micro-entreprises, Mohamed Meziane, ministre de la Communication, ainsi que Mohamed Baghali, directeur général de la Télévision algérienne.
Concrètement, les start-up pourront diffuser leurs campagnes promotionnelles à des tarifs réduits, avec la possibilité de régler les 30 % restants par tranches. Ce n’est pas seulement une mesure de soutien économique, c’est une passerelle vers une visibilité nouvelle, une porte d’entrée vers le cœur du marché algérien, mais aussi vers l’international. Pour les jeunes entreprises souvent limitées par des budgets restreints, cette décision est perçue comme un levier puissant, susceptible de transformer leur stratégie commerciale et leur rayonnement.
Le ministre Noureddine Ouadah a souligné que cette convention s’inscrit dans le cadre de la feuille de route élaborée conjointement avec le ministère de la Communication. Elle ambitionne de faire de l’innovation un moteur essentiel de l’économie nationale. Au-delà des mots, c’est une politique d’encouragement aux compétences locales qui se dessine, un véritable pari sur l’intelligence et l’audace algériennes. Promouvoir les start-up à travers les médias de masse devient ainsi un acte de souveraineté économique, un engagement pour le développement endogène.
Mohamed Meziane, pour sa part, n’a pas caché son enthousiasme. Selon lui, cette convention illustre une volonté ferme d’amorcer une transition vers une économie fondée sur la connaissance. Il a également annoncé que cette dynamique ne s’arrêtera pas là. D’autres actions sont prévues, dont un colloque dédié aux start-up, qui se tiendra prochainement dans la wilaya de Sétif. Une manière de renforcer l’ancrage territorial de cette politique et de fédérer les acteurs autour de projets structurants.
À la marge de la cérémonie, la start-up « Easy Prodcast », spécialisée dans le développement de plateformes de diffusion numérique audio-visuelle, a saisi l’opportunité pour présenter ses innovations. L’entreprise a notamment démontré comment le numérique peut réinventer la manière de concevoir, produire et diffuser du contenu. Ce type d’acteurs, porteurs de solutions agiles et modernes, trouve enfin un écho dans les sphères décisionnelles.
La convention signée aujourd’hui ne se limite pas à un avantage tarifaire. Elle symbolise une nouvelle ère, où les institutions publiques deviennent des partenaires actifs de l’innovation. C’est un message adressé à toute une génération de porteurs de projets : en Algérie, l’avenir peut désormais se raconter aussi à travers l’écran. La télévision publique, longtemps perçue comme un outil d’information classique, se réinvente en canal de promotion de l’intelligence entrepreneuriale nationale. En signant cette convention, l’Algérie ne fait pas que soutenir ses start-up. Elle pose les fondations d’un écosystème où visibilité rime avec croissance, et où l’innovation a enfin voix à l’écran.
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