Quel est le salaire d’un médecin algérien en France en 2025 ?

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Exercer en tant que médecin algérien en France peut sembler être une opportunité prometteuse, mais la réalité est bien plus complexe en terme de salaire, en particulier pour ceux qui n’ont pas encore validé leur diplôme selon les critères français. Ces professionnels de santé, appelés « Padhue » (praticiens diplômés hors Union européenne), doivent faire face à un parcours semé d’embûches avant de pouvoir obtenir un statut stable dans le système hospitalier français. L’un des obstacles majeurs est le concours des Épreuves de Vérification des Connaissances (EVC), qui conditionne leur accès à un poste pérenne. Or, pour ceux qui échouent à cet examen ultra-sélectif, les perspectives financières sont loin d’être avantageuses.

Un médecin algérien exerçant sous statut provisoire en France touche environ 1 800 euros nets par mois, un salaire qui contraste fortement avec les responsabilités qui lui incombent. Pour de nombreux praticiens, cette rémunération représente une véritable injustice, notamment compte tenu de la pénurie de médecins dans les hôpitaux français et du rôle essentiel qu’ils jouent au quotidien. En effet, nombre de ces médecins assurent des gardes, forment des internes et prennent en charge des patients comme n’importe quel praticien français, sans pour autant bénéficier de la même reconnaissance ni des mêmes droits. Certains d’entre eux, faute de solution, se retrouvent même à exercer sous des statuts irréguliers, parfois rémunérés à seulement 1 500 euros nets par mois, une situation qualifiée de véritable exploitation par les associations qui les défendent.

La colère gronde chez ces médecins, qui dénoncent un système qui les maintient dans une précarité prolongée malgré leur engagement et leur expérience sur le terrain. L’Association Ipadecc, appuyée par le syndicat SOS Padhue et la CGT, a ainsi appelé à une mobilisation à Paris pour dénoncer ces conditions et exiger une réforme en profondeur du concours de régularisation. Selon les représentants des Padhue, les modalités d’examen sont arbitraires et le nombre de places limité empêche des milliers de praticiens de pouvoir exercer légalement et dignement. En 2024, sur près de 10 000 candidats, seuls 3 800 ont été admis, laissant plusieurs milliers de médecins dans une situation incertaine. L’une des principales revendications des manifestants est donc l’attribution effective de tous les postes ouverts et une titularisation facilitée pour ceux déjà en poste.

Dans certaines spécialités, la sélection apparaît particulièrement sévère. Des candidats ayant obtenu des notes honorables, parfois supérieures à 12 ou 14 sur 20, se retrouvent recalés faute de places suffisantes. Cette rigidité du système pousse certains médecins à envisager des actions radicales, comme une grève de la faim, pour se faire entendre. Les associations dénoncent également les inégalités d’évaluation selon les spécialités et les années, rendant l’issue du concours encore plus incertaine.

Face à la pression croissante, le ministre de la Santé, Yannick Neuder, a promis de revoir le concours EVC dès 2025 afin de simplifier les démarches pour les Padhue déjà en poste. Plusieurs propositions sont sur la table, allant d’une titularisation sur dossier à la mise en place d’un examen sans numerus clausus. Pour l’instant, aucune décision concrète n’a été prise, et les médecins étrangers continuent de travailler dans l’incertitude, jonglant entre un statut temporaire et une reconnaissance professionnelle limitée.

Pour ces médecins algériens partis exercer en France, le rêve d’une carrière stable et bien rémunérée se heurte à une réalité administrative et financière bien différente. S’ils sont nombreux à espérer une réforme favorable dans les mois à venir, ils restent suspendus aux décisions du gouvernement, tandis que les hôpitaux français continuent de dépendre largement de leur engagement pour fonctionner.

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