En février 2024, l’État algérien a pris une décision stratégique en nommant Hamza Benhamouda au poste de Directeur Général de la compagnie nationale. Ce changement marque un tournant décisif pour Air Algérie, à un moment où la compagnie traverse une période charnière. Ce nouveau patron d’Air Algérie, qui succède à Yacine Benslimane, hérite d’une entreprise qui doit relever de multiples défis. La mission est lourde : moderniser la flotte, améliorer la qualité de service, diversifier les destinations et surtout redonner confiance aux passagers. L’arrivée de ce patron d’Air Algérie témoigne de la volonté des autorités d’insuffler une nouvelle dynamique à un secteur stratégique.
Hamza Benhamouda, avant de devenir le patron d’Air Algérie, a bâti un parcours solide dans le domaine de la gestion et du management. Diplômé en sciences économiques et en administration des affaires, il a occupé plusieurs postes liés à la logistique aérienne et au transport, ce qui lui a permis d’acquérir une expérience précieuse dans la gestion des flux internationaux. Sa carrière est marquée par une approche méthodique et une capacité à s’adapter aux environnements complexes. Ses collaborateurs soulignent sa rigueur, son pragmatisme et son ouverture aux réformes, autant de qualités qui expliquent sa désignation à la tête d’une compagnie en pleine phase de mutation.
Ce choix s’inscrit dans un contexte délicat. Air Algérie est régulièrement critiquée par ses passagers, notamment pour des retards fréquents, des services à bord jugés insuffisants, une communication perfectible et des tarifs souvent dénoncés comme trop élevés. À ces difficultés s’ajoute la concurrence redoutable de grandes compagnies internationales comme Qatar Airways, Turkish Airlines ou Royal Air Maroc, qui séduisent les voyageurs algériens par leurs prix compétitifs et la qualité de leurs prestations. Le défi pour Hamza Benhamouda est donc de repositionner la compagnie afin qu’elle retrouve son statut de référence et qu’elle reste attractive à l’échelle régionale et mondiale.
L’un des grands chantiers qu’il devra mener concerne la modernisation de la flotte. Le gouvernement algérien a déjà validé un programme d’acquisition de nouveaux avions, avec l’objectif de renforcer les dessertes régionales et intercontinentales. Des discussions ont été engagées avec des constructeurs comme Airbus et Boeing pour diversifier le parc aérien. La modernisation de la flotte vise à réduire les coûts d’entretien, améliorer la fiabilité des longs courriers et offrir davantage de confort aux passagers, notamment sur les lignes vers l’Asie et l’Amérique.
La digitalisation figure également au cœur de la feuille de route du dirigeant. Conscient que la compétitivité passe aussi par l’expérience numérique, il entend moderniser l’application mobile de la compagnie, jusqu’ici jugée obsolète. L’objectif est de simplifier les réservations, d’améliorer le suivi des bagages et de permettre aux voyageurs de gagner du temps grâce à l’enregistrement en ligne. Ce virage numérique devrait rapprocher Air Algérie des standards internationaux.
La diaspora algérienne constitue un autre enjeu majeur. Chaque année, surtout en été, des centaines de milliers de voyageurs choisissent de rentrer au pays. Malgré les critiques, beaucoup continuent de privilégier le pavillon national pour des raisons affectives et pratiques. Hamza Benhamouda veut consolider cette clientèle fidèle tout en développant de nouveaux marchés en Afrique subsaharienne, au Moyen-Orient et en Asie. Des liaisons vers Johannesburg, Doha ou Pékin figurent dans les projets à moyen terme.
La question des prix reste néanmoins centrale. Air Algérie est souvent pointée du doigt pour le coût élevé de ses billets, en particulier pendant les périodes de forte demande. Le nouveau directeur a déjà indiqué vouloir revoir la politique tarifaire, en prenant en compte le pouvoir d’achat des Algériens tout en assurant la viabilité économique de la compagnie. Pour y parvenir, plusieurs leviers sont envisagés : optimisation des coûts internes, diversification des revenus grâce au fret aérien et meilleure compétitivité par rapport aux compagnies rivales.
La tâche est donc immense. Air Algérie n’est pas seulement une entreprise de transport : elle est perçue comme un symbole national, un lien essentiel entre les Algériens du pays et ceux établis à l’étranger. Être patron d’Air Algérie implique ainsi de gérer une mission économique, mais aussi de répondre à une attente patriotique et émotionnelle. La réussite d’Hamza Benhamouda dépendra de sa capacité à réformer rapidement et à instaurer une nouvelle culture d’efficacité au sein d’une compagnie souvent critiquée pour ses lourdeurs administratives.