Le secteur énergétique algérien connaît un tournant majeur avec la nomination de Noureddine Daoudi au poste de directeur général de Sonatrach, la compagnie nationale des hydrocarbures. Cette décision, supervisée par le ministre d’État, ministre des Hydrocarbures et des Mines, Mohamed Arkab, marque un changement stratégique dans la direction de la plus grande entreprise du pays. Mais qui est réellement Noureddine Daoudi, et pourquoi son arrivée à la tête de Sonatrach à la place de Rachid Hachichi est-elle si significative ?
Noureddine Daoudi est un ingénieur de formation, spécialisé dans le domaine des hydrocarbures. Sa carrière, longue de plus de trois décennies, a été entièrement consacrée à Sonatrach, où il a gravi les échelons avec une expertise reconnue en exploration, production et gestion des ressources énergétiques. Au fil des années, il s’est distingué par sa connaissance approfondie des défis techniques et stratégiques propres au secteur pétrolier et gazier, mais aussi par sa capacité à gérer des équipes complexes et des projets d’envergure nationale et internationale.
Avant sa nomination à la tête de Sonatrach, Daoudi a occupé plusieurs postes clés. Parmi les plus notables, il a été directeur du service d’exploration, un rôle qui lui a permis de superviser les opérations de prospection et de forage sur l’ensemble du territoire algérien. Sous sa direction, la compagnie a pu développer des méthodes plus efficaces pour identifier et exploiter les gisements, contribuant ainsi à la modernisation de l’approche de Sonatrach en matière d’exploration. Son expertise technique s’est accompagnée d’une vision stratégique, centrée sur l’optimisation des ressources nationales et le renforcement des partenariats avec des investisseurs étrangers.
En 2020, Noureddine Daoudi a été nommé président de l’Agence Nationale pour la Valorisation des Ressources en Hydrocarbures (ALNAFT), une institution chargée de réguler et de développer le secteur pétrolier et gazier en Algérie. À ce poste, il a mis en avant l’importance de relancer l’investissement dans l’amont pétrolier et gazier, un domaine crucial pour l’avenir énergétique du pays. Il a insisté sur la nécessité d’étendre la couverture des travaux de prospection, qui ne couvraient alors qu’une fraction du territoire national, soulignant que de nouvelles découvertes pouvaient contribuer à renforcer la sécurité énergétique et à stimuler la croissance économique.
Cependant, son passage à ALNAFT n’a pas été exempt de défis. En 2023, Daoudi a été démis de ses fonctions suite à des divergences avec la direction de Sonatrach concernant la sélection des périmètres à attribuer aux investisseurs étrangers. Cette période a mis en lumière sa volonté de défendre une approche rigoureuse et transparente dans la gestion des ressources nationales, même face à des pressions internes et externes. Cette expérience, loin de diminuer sa réputation, a renforcé sa stature de technocrate engagé et compétent, capable de naviguer dans les complexités politiques et économiques qui caractérisent le secteur énergétique algérien.
La nomination de Noureddine Daoudi à la tête de Sonatrach intervient dans un contexte de réorganisation stratégique du secteur. Avec le défi constant de maintenir la production et d’attirer les investissements dans un marché mondial en mutation, son expertise technique, combinée à une connaissance fine des enjeux institutionnels, constitue un atout considérable. Les observateurs estiment que son leadership pourrait marquer une nouvelle ère pour Sonatrach, en mettant l’accent sur l’innovation, l’efficacité et la valorisation maximale des ressources nationales.
Au-delà de ses compétences techniques et administratives, Daoudi est reconnu pour son approche pragmatique et son sens du dialogue. Son parcours montre qu’il sait équilibrer les exigences économiques, environnementales et sociales du secteur énergétique. À l’heure où l’Algérie cherche à consolider sa position sur le marché mondial des hydrocarbures, la nomination de Noureddine Daoudi apparaît comme un choix stratégique, destiné à allier expertise technique, vision stratégique et capacité de gestion dans un contexte exigeant.
Ainsi, Noureddine Daoudi n’est pas seulement un ingénieur expérimenté ou un ancien dirigeant d’ALNAFT : il représente une figure de continuité et de renouveau pour Sonatrach. Sa connaissance intime du fonctionnement de la compagnie, son expérience en matière de prospection et de développement des ressources, ainsi que sa capacité à naviguer dans les enjeux politiques et économiques du secteur, font de lui un leader capable de guider Sonatrach vers de nouveaux horizons. Dans un pays où le secteur énergétique constitue l’épine dorsale de l’économie nationale, la prise de fonction de Daoudi pourrait bien être un tournant décisif pour l’avenir énergétique et économique de l’Algérie.