Ramadan 2025 en Algérie : la viande sera vendue à 1200 dinars

viande

L’Algérie se prépare activement au mois de Ramadan 2025 avec une stratégie bien définie pour garantir un approvisionnement suffisant en viandes rouges. Face à une demande qui atteint son pic durant cette période, les autorités ont mis en place un vaste programme d’importation destiné à stabiliser le marché et éviter toute flambée des prix. La première étape de ce dispositif vient d’être concrétisée avec l’arrivée d’une cargaison de plus de 3 000 tonnes de viande en provenance d’Amérique du Sud, un premier lot d’une série d’importations planifiées pour les mois à venir.

L’opération s’inscrit dans un plan d’importation qui prévoit l’acheminement de plus de 50 000 tonnes de viandes rouges avant le début du Ramadan. Dès le mois de septembre dernier, les ministères de l’Agriculture et du Commerce ont travaillé conjointement pour anticiper les besoins du marché et éviter les pénuries souvent observées à l’approche du mois sacré. L’objectif principal est de proposer des prix accessibles aux consommateurs, tout en garantissant une qualité conforme aux normes sanitaires en vigueur. Pour encourager les importations, l’État a mis en place plusieurs mesures incitatives, notamment l’exonération de la TVA sur les viandes importées et une réduction des droits de douane, permettant ainsi aux opérateurs économiques d’accélérer les livraisons et d’optimiser les coûts.

L’arrivée de cette cargaison sud-américaine marque le début d’une série de livraisons prévues dans le cadre de ce programme. Pas moins de 170 opérateurs économiques, parmi lesquels des entreprises publiques comme l’Algérienne des Viandes Rouges (ALVIAR) et la Société Algérienne de Régulation des Produits Agricoles (SARPA), ainsi que des importateurs privés, participent à l’effort national pour répondre à la demande croissante. La distribution de cette viande se fera à travers plusieurs wilayas, garantissant ainsi une couverture équitable du territoire national. Chaque lot importé sera soumis à des contrôles sanitaires stricts avant d’être mis sur le marché, afin d’assurer la conformité aux normes de sécurité alimentaire.

Dans une volonté de protéger les consommateurs contre la spéculation, les autorités ont également encadré les prix des viandes importées. Une marge de profit a été fixée à 4 % pour les importateurs, 5 % pour les grossistes et 8 % pour les détaillants, permettant ainsi de stabiliser les tarifs tout au long de la chaîne de distribution. Selon les estimations, les prix appliqués pour cette période seront de 1 200 dinars le kilo pour la viande désossée en provenance d’Amérique du Sud, 1 350 dinars le kilo pour la viande avec os importée d’Europe et entre 1 900 et 2 000 dinars le kilo pour la viande ovine importée. Ces tarifs visent à offrir aux consommateurs des alternatives abordables face à la hausse des prix des viandes locales, qui subissent les fluctuations du marché et les coûts de production.

Le programme d’importation suit un calendrier précis, avec des volumes déterminés pour chaque mois afin d’assurer un approvisionnement continu. En janvier, un premier lot de 12 356 tonnes a été réceptionné, tandis que février connaîtra une augmentation significative avec l’arrivée de 18 165 tonnes supplémentaires. La dernière phase de ce programme interviendra en mars, avec une cargaison de 20 050 tonnes prévue pour compléter l’offre sur le marché avant le début du Ramadan. Ce dispositif progressif vise à éviter une saturation soudaine du marché tout en maintenant une disponibilité constante des produits jusqu’à la fin du mois sacré.

Au-delà des importations, le gouvernement a également autorisé l’introduction de veaux destinés à l’élevage et à l’engraissement, dans le but de renforcer la production locale et de réduire la dépendance aux importations à long terme. Cette initiative s’inscrit dans une vision stratégique visant à développer la filière bovine nationale et à assurer un équilibre entre l’offre et la demande, même en dehors des périodes de forte consommation. L’importation de bovins vivants devrait ainsi permettre aux éleveurs algériens de mieux structurer leur activité et de proposer une alternative durable aux viandes importées.

Avec ces mesures, l’Algérie entend assurer une disponibilité suffisante de viandes rouges pour le mois de Ramadan, tout en maîtrisant les prix afin d’alléger la pression sur le pouvoir d’achat des ménages. La mise en place d’un cadre réglementaire strict pour encadrer les marges bénéficiaires et empêcher toute spéculation illustre la volonté des autorités d’anticiper les fluctuations du marché et d’éviter les situations de crise. La collaboration entre les institutions publiques et les importateurs privés joue un rôle clé dans cette dynamique, garantissant une logistique efficace et une répartition équilibrée des produits sur l’ensemble du territoire.

L’arrivée des premières cargaisons et la planification rigoureuse des importations témoignent d’une approche proactive des autorités pour répondre aux besoins alimentaires des Algériens. En conjuguant importations stratégiques, incitations fiscales et développement de la filière locale, l’Algérie s’engage sur une voie visant à garantir une stabilité du marché de la viande à long terme. La réussite de ce programme sera déterminante pour assurer un Ramadan serein aux consommateurs, avec un accès facilité à des produits de qualité à des prix maîtrisés.

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