S’il y a bien un produit incontournable pendant le mois de Ramadhan, c’est la datte. Nourrissantes et riches en énergie, les dattes accompagnent traditionnellement la rupture du jeûne, un rituel ancré dans les habitudes des consommateurs algériens. Pourtant, à quelques semaines du début du mois sacré, les prix affichés sur les étals des marchés d’Alger suscitent l’incompréhension.
En se rendant au marché d’El Harrach, le média l’Algérie Aujourd’hui a constaté que les dattes de différentes marques se vendent actuellement entre 700 et 750 DA le kilo, un tarif jugé excessif par de nombreux acheteurs. Face à cette flambée des prix, nous avons sollicité l’expertise d’Abdelmadjid Khobzi, industriel actif dans la transformation des dérivés de dattes et membre de l’Association nationale des exportateurs algériens (Anexal).
Interrogé sur la situation, il n’a pas caché son étonnement. « Je ne vois pas pourquoi les dattes sont vendues à ce prix-là. 700 à 750 DA le kilo, je trouve que c’est trop. Je n’ai pas d’explication sur la différence des prix appliqués à Alger et à Biskra. C’est peut-être un ancien stock, parce qu’aujourd’hui, à Biskra, les dattes sont commercialisées entre 250 et 350 DA/kg », nous a-t-il confié.
Quant à la disponibilité du produit sur le marché, M. Khobzi se veut rassurant. Selon lui, la production de cette année a été particulièrement abondante, garantissant ainsi un approvisionnement suffisant pour répondre à la demande croissante durant le mois de jeûne. « Je suis certain qu’il n’y aura pas de manque sur le marché. Il y a eu une grosse production cette année. De grosses quantités ont déjà été envoyées vers différentes wilayas du pays et cette opération va se poursuivre lors des prochaines semaines. Nous connaissons tous la place que ce fruit occupe et l’importance de sa présence sur les tables des familles durant le mois de Ramadhan. À Biskra, les producteurs font de leur mieux pour qu’il soit vendu au meilleur prix, un prix à la portée des consommateurs », a-t-il expliqué.
Mais alors, comment expliquer une telle disparité entre les prix pratiqués à Biskra et ceux affichés dans la capitale ? Selon certains commerçants, la hausse des coûts de transport et le stockage prolongé pourraient être des facteurs influents. D’autres pointent du doigt des intermédiaires qui profiteraient de la forte demande pour gonfler artificiellement les prix. Une hypothèse qui ne convainc pas totalement M. Khobzi, qui rappelle que les dattes algériennes, y compris celles de qualité supérieure, devraient rester accessibles. « Le prix ne devrait pas dépasser les 350 DA/kg. Et là, je parle de la qualité première. En tout cas, c’est le prix avec lequel elle est commercialisée actuellement dans les régions connues par sa production », a-t-il précisé.
Face à cette situation, les consommateurs espèrent que les autorités compétentes interviendront pour encadrer les prix et éviter toute spéculation à l’approche du mois sacré. En attendant, les clients d’Alger n’ont d’autre choix que de patienter ou de se rendre dans les zones de production pour se procurer ce fruit indispensable à un tarif plus raisonnable.
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