Ramadan 2025 a commencé le 1er mars dernier, enveloppant des millions de fidèles en France et dans le monde dans une atmosphère de recueillement et de solidarité. Chaque année, ce mois sacré est un moment privilégié pour la prière, la générosité et l’introspection. Mais que se passe-t-il lorsque, pour des raisons de santé ou d’âge, une personne ne peut pas observer le jeûne ? C’est là qu’intervient la Fidya, une aumône compensatoire qui permet de maintenir un équilibre entre obligation religieuse et réalité physique. Qui doit s’en acquitter ? À combien s’élève cette contribution ? Décryptage d’une tradition souvent méconnue.
Le Ramadan, qui a débuté le 1ᵉʳ mars 2025, est bien plus qu’une simple privation de nourriture et d’eau du lever au coucher du soleil. Il s’agit d’une discipline spirituelle exigeante qui vise à purifier l’âme, renforcer la patience et cultiver la gratitude. Pour ceux qui en ont la possibilité, c’est aussi l’occasion de multiplier les prières, les lectures du Coran et les gestes de générosité envers les plus démunis. Pourtant, tout le monde n’est pas en mesure de jeûner, et l’Islam, dans sa sagesse, a prévu des alternatives adaptées aux situations particulières.
La Fidya est spécifiquement destinée aux personnes qui ne peuvent pas jeûner et qui ne seront jamais en mesure de rattraper les jours manqués. Il peut s’agir de personnes âgées dont la santé fragile ne permet pas une privation prolongée, de malades atteints de pathologies chroniques, de femmes enceintes dont la condition rend le jeûne trop risqué, ou encore de personnes dont le travail physique intense mettrait leur bien-être en danger. L’idée n’est pas d’imposer une épreuve insurmontable, mais de permettre à chacun de vivre pleinement le Ramadan selon ses capacités.
En guise de compensation, ces personnes doivent s’acquitter de la Fidya, une aumône qui consiste à nourrir un nécessiteux pour chaque jour de jeûne manqué. En France, le Conseil français du culte musulman (CFCM) recommande un montant qui varie entre deux et 12 euros par jour, en fonction du coût moyen d’un repas et des ressources du donateur. Cette somme n’est pas figée, car l’Islam prône une approche adaptée aux moyens de chacun. Ceux qui le peuvent sont encouragés à donner davantage, tandis que ceux qui disposent de ressources limitées peuvent se contenter du minimum requis.
Le versement de la Fidya peut se faire de plusieurs manières. Certaines associations caritatives, spécialisées dans l’aide aux populations défavorisées, proposent des formules permettant aux fidèles d’accomplir leur devoir en toute simplicité. D’autres préfèrent remettre directement cette somme à des personnes de leur entourage dans le besoin, assurant ainsi une aide concrète et immédiate. L’essentiel est que cette aumône bénéficie réellement aux plus démunis et qu’elle s’inscrive dans une démarche sincère de solidarité.
Il est important de ne pas confondre la Fidya avec la Kaffara, qui est une autre forme de compensation bien plus stricte. Contrairement à la Fidya, la Kaffara s’applique aux personnes qui ont délibérément rompu leur jeûne sans excuse valable. Dans ce cas, la pénitence est bien plus lourde : soit jeûner 60 jours consécutifs, soit nourrir 60 pauvres. Une différence de taille qui souligne la dimension spirituelle et disciplinaire du Ramadan.
À l’approche de la moitié du mois sacré, nombreux sont ceux qui s’interrogent sur la meilleure manière d’accomplir leurs devoirs religieux. La Fidya représente une solution empreinte de bienveillance et d’équité, permettant à chacun de contribuer à la dynamique spirituelle du Ramadan tout en respectant ses propres limites. Elle rappelle également l’importance de la solidarité au sein de la communauté musulmane, où chaque geste, même modeste, peut faire une différence pour ceux qui en ont besoin.
Le Ramadan est avant tout un mois de partage et d’entraide. Que l’on puisse jeûner ou non, ce qui compte, c’est l’intention et l’effort fourni pour se rapprocher de sa foi et de ses valeurs. En s’acquittant de la Fidya, les fidèles empêchés de jeûner accomplissent un acte noble, à la fois spirituel et humain. Une belle façon de transformer une contrainte en un geste d’amour et de solidarité, fidèles à l’esprit de ce mois béni.
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