Ramadan en Algérie, Zlabia et Kalb Louz : une découverte fait froid dans le dos

Ramadan Zlabia

Alors que le mois sacré du Ramadan bat son plein en Algérie, la demande pour les pâtisseries traditionnelles, notamment la zlabia et le Kalb Louz, atteint des sommets. Ces douceurs sucrées, devenues incontournables lors des soirées de rupture du jeûne, suscitent un engouement qui pousse certains commerçants à multiplier la production pour répondre aux attentes des consommateurs. Toutefois, derrière cette effervescence se cache une réalité beaucoup plus alarmante : la prolifération d’ateliers clandestins où les règles élémentaires d’hygiène sont totalement ignorées.

L’Association de protection et d’orientation du consommateur et son environnement (APOCE) a tiré la sonnette d’alarme en publiant, ce mardi 4 mars, une série de photographies montrant des conditions de fabrication pour le moins révoltantes. Les images, capturées dans plusieurs wilayas du pays, notamment à Biskra, Mostaganem et Sidi Bel Abbès, révèlent des scènes édifiantes : des plats de Zlabia et de Kalb Louz entreposés à même le sol, des bassines d’huile usagée, des ingrédients manipulés à mains nues et stockés dans des tonneaux de fortune, sans le moindre respect des normes sanitaires.

« Des images qui se reproduisent chaque année à l’approche du mois de Ramadan », a déploré l’APOCE dans sa publication, mettant en garde contre les dangers que représente la consommation de ces produits issus d’ateliers illégaux. En effet, l’absence de contrôle sanitaire et l’utilisation de matières premières de qualité douteuse posent un réel risque pour la santé des consommateurs. Des experts en sécurité alimentaire soulignent que ces conditions de fabrication peuvent entraîner des intoxications alimentaires, des infections digestives, voire des complications plus graves pour les personnes vulnérables.

Ce phénomène n’est malheureusement pas nouveau. Chaque année, à l’approche du Ramadan, des vendeurs de fortune envahissent les rues et proposent ces gâteaux sucrés à des prix défiant toute concurrence. Derrière cette apparente aubaine se cachent souvent des pratiques inquiétantes : des huiles de friture réutilisées à l’excès, des locaux insalubres, des ustensiles sales et des ingrédients dont la provenance reste inconnue. Certains ateliers clandestins emploient même des travailleurs non déclarés, qui manipulent les produits sans la moindre formation en matière d’hygiène alimentaire.

Face à cette situation, les autorités sanitaires tentent de réagir en multipliant les contrôles et les descentes dans ces ateliers clandestins. Chaque année, des dizaines de kilos de pâtisseries impropres à la consommation sont saisis et détruits, mais le phénomène persiste, alimenté par une demande toujours plus forte et une quête du profit rapide. L’APOCE appelle ainsi les consommateurs à la vigilance et les encourage à privilégier les pâtisseries agréées, où les normes sanitaires sont mieux respectées. « Il est essentiel que les citoyens prennent conscience des dangers liés à ces produits vendus à la sauvette », insiste l’association.

Si la zlabia et le Kalb Louz font partie du patrimoine culinaire algérien et symbolisent la convivialité du Ramadan, leur fabrication ne devrait pas se faire au détriment de la santé publique. Les images choquantes révélées cette année rappellent une fois de plus l’urgence d’un contrôle plus strict et d’une sensibilisation accrue auprès des consommateurs. Seules des actions fermes et continues permettront d’endiguer ce fléau et d’assurer que ces douceurs tant appréciées restent un plaisir sans danger pour tous.

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