Rayan Cherki aurait fait du chantage à la France en utilisant l’Algérie et l’Italie

Rayan Cherki aurait fait du chantage à la France en utilisant l’Algérie et l’Italie

Le football français est peut-être en train de vivre l’un de ses épisodes les plus épineux depuis plusieurs années. Rayan Cherki, talent précoce de l’Olympique Lyonnais, aurait selon L’Équipe, menacé de tourner le dos à l’Équipe de France si Didier Deschamps ne lui offrait pas une place dans la liste dévoilée pour la Ligue des nations. Cherki, âgé de 21 ans, a toujours été perçu comme une pépite à fort potentiel, mais son avenir international pourrait basculer si les choix du sélectionneur ne lui sont pas favorables. Courtisé par l’Algérie depuis plusieurs mois, et aussi éligible pour l’Italie en raison de ses origines, Cherki semble avoir décidé de reprendre la main sur son destin en posant une forme d’ultimatum déguisé.

L’information rapportée par L’Équipe évoque une confidence en privé : Rayan Cherki aurait averti qu’il ne répondrait plus aux convocations des Espoirs français et qu’il envisagerait sérieusement de rejoindre les Fennecs si Deschamps ne l’appelle pas ce mercredi. Cette manœuvre, qui pourrait être interprétée comme un coup de pression, soulève des interrogations sur l’équilibre entre ambition personnelle et stratégie sportive. Le moment choisi n’est pas anodin : avec la Ligue des nations en ligne de mire, Cherki, en répétant indirectement son importance à la France, s’inscrit dans une logique où sa triple présence – médiatique, sportive et diplomatique – devient un levier à part entière.

Il n’est pas rare que des joueurs binationaux fassent face à ce genre de dilemme, mais dans le cas de Cherki, l’intensité semble plus élevée. Son nom revient avec insistance dans toutes les conversations autour de l’avenir des Bleus. Et Cherki, bien que formé dans le cocon lyonnais, n’est pas insensible à cette approche.

Du côté de Didier Deschamps, la situation est plus délicate qu’il n’y paraît. Ignorer un profil comme celui de Rayan Cherki, qui a brillé par ses qualités techniques et sa vision du jeu, serait risqué, surtout à l’heure où l’Équipe de France cherche à renouveler une partie de son effectif. Mais convoquer un joueur sous la menace d’un départ pourrait aussi créer un précédent dangereux dans la gestion de la sélection. En coulisses, les proches du joueur n’ont pas confirmé officiellement ces intentions, mais le simple fait que L’Équipe en fasse état suffit à alimenter les spéculations.

La décision de Deschamps attendue ce mercredi à 14h sera donc scrutée avec attention. Cherki est au centre d’un récit à la fois sportif et politique, où l’appartenance nationale se mêle aux opportunités de carrière. Si la France venait à perdre un joueur de sa trempe, nul doute que cela ouvrirait un débat de fond sur la capacité des Bleus à retenir leurs talents issus de la diversité. D’ici là, le nom de Cherki, prononcé trois fois dans la même phrase, résonnera comme un symbole d’une nouvelle ère, où chaque sélection devient un choix stratégique autant qu’un honneur patriotique.

France, Algérie : Cherki pas le premier, et pas le dernier

Rayan Cherki, comme Akliouche, n’a pas grandi en Algérie. Il a poussé en France, façonné par ses structures sportives, médiatiques et sociales. Pourtant, son prénom, ses racines, sa culture familiale, le rattachent à une autre rive, une autre mémoire, une autre passion. C’est dans cette dualité que réside l’essence même du choix. Car choisir, pour Cherki, c’est refuser aussi. Refuser d’attendre encore une place dans une liste, refuser d’être un plan B, un talent en sursis, dans un système français qui privilégie souvent la patience au mérite immédiat.

Dans le passé, Ryad Boudebouz ou Nabil Bentaleb ont fait le choix du cœur, parfois au détriment d’opportunités plus prestigieuses. À contresens des projecteurs européens, ils ont préféré l’odeur de l’engagement à la lumière des grandes compétitions. Leurs parcours parlent d’attachement, de sens, de racines profondes. D’autres, plus prudents ou plus stratèges, prennent le temps d’évaluer. Karim Benzema lui-même avait confié avoir opté pour les Bleus pour des raisons exclusivement sportives. Houssem Aouar, après avoir porté le maillot tricolore, avait finalement embrassé la tunique verte, affirmant que ce n’était pas un choix par défaut mais une décision ancrée de longue date.

Pour beaucoup, l’Algérie reste perçue comme une option de repli. Un refuge émotionnel, mais pas un tremplin médiatique. Cette vision, parfois injuste, souvent biaisée, influence les choix de jeunes talents. Cherki semble incarner cette hésitation contemporaine, où l’idée de jouer pour l’Algérie se transforme en levier pour exister dans les plans de Deschamps.