Dans une démarche qui s’inscrit dans une volonté manifeste de renforcer les mécanismes de contrôle et de prévention contre la toxicomanie, les autorités algériennes viennent de franchir un cap significatif. Le ministre de la Justice, garde des Sceaux, M. Lotfi Boudjemaa, a dévoilé, à l’occasion de son intervention devant la Commission des affaires juridiques du Parlement, un élément inédit dans le processus de recrutement en Algérie : désormais, toute personne souhaitant postuler à un emploi devra impérativement inclure dans son dossier de candidature un certificat médical attestant de l’absence de consommation de drogues ou de substances psychotropes. Ce nouveau document devient un passage obligé, sans lequel aucune candidature ne sera recevable.
Cette obligation s’inscrit dans le cadre du projet de loi relatif à la prévention contre les drogues et les substances psychotropes, mais également dans la perspective de lutter efficacement contre leur usage illicite et leur commercialisation illégale. En d’autres termes, cette mesure entend instaurer une barrière d’entrée dès les premiers niveaux d’intégration professionnelle, afin de garantir que les ressources humaines évoluant dans les sphères publique et privée soient à l’abri de toute dépendance ou comportement pouvant compromettre le bon fonctionnement des institutions et la sécurité collective. Le ministère de la Justice a été clair sur ce point : l’analyse médicale devra être négative pour toute substance prohibée, et elle devra être délivrée par un établissement agréé.
Cette exigence s’appliquera de manière large et sans distinction. Sont concernées toutes les administrations, les institutions publiques, les établissements à vocation d’utilité publique, les structures accueillant du public, mais aussi les entités opérant dans le secteur privé. L’objectif affiché est de créer un environnement professionnel sain, tout en protégeant les usagers des services publics et les partenaires économiques. Il ne s’agit donc pas d’une mesure symbolique, mais d’un outil concret intégré dans un arsenal juridique plus large visant à éradiquer l’usage de drogues dans tous les espaces professionnels, qu’ils soient ouverts au grand public ou non.
Cette annonce intervient alors que l’Algérie renforce ses politiques de prévention contre les fléaux sociaux et souhaite donner une nouvelle impulsion à sa stratégie nationale de lutte contre la consommation de drogues. Pour les candidats aux concours de recrutement, cette nouvelle disposition suppose une étape supplémentaire dans la constitution de leur dossier, avec un passage obligatoire par un établissement de santé habilité à réaliser les analyses nécessaires. Le document remis devra mentionner clairement que le test est négatif, sans aucune ambiguïté.
Il convient de souligner que cette mesure sur le recrutement en Algérie n’est pas encore en vigueur mais fait partie du dispositif proposé dans le projet de loi en discussion. Toutefois, le ministre a exprimé sa détermination à faire aboutir cette réforme, qui bénéficierait, selon lui, à la fois aux employeurs et à la société dans son ensemble. L’intégration de ce certificat dans les pièces requises pour postuler vise également à dissuader les usages de drogues chez les jeunes et à faire évoluer les comportements, en instaurant une responsabilité individuelle dès l’entrée sur le marché du travail.
Ce nouveau cadre légal, s’il est adopté, marquera un tournant dans la politique de recrutement en Algérie. Il pourrait par ailleurs ouvrir la voie à d’autres réformes similaires dans le domaine de la santé publique et de la moralisation de la vie professionnelle. À moyen terme, cette exigence pourrait également s’étendre à d’autres contextes administratifs, notamment pour les renouvellements de postes ou les promotions internes. D’ici là, les candidats aux futurs concours sont avertis : une page se tourne dans les pratiques de sélection, et elle s’écrira désormais avec plus de rigueur, plus de transparence et un engagement clair pour un milieu professionnel libéré des risques liés à la consommation de drogues.