Dans la région parisienne, un épisode météorologique d’une rare intensité a récemment provoqué d’importantes pertes financières pour plusieurs Algériens exerçant dans le secteur automobile. Le 3 mai 2025, un violent orage de grêle s’est abattu sur Paris et sa région, endommageant des milliers de véhicules garés en extérieur. Parmi les victimes de cet événement naturel, de nombreux concessionnaires automobiles algériens basés en région parisienne ont vu une partie de leur parc de véhicules détériorée, causant des préjudices évalués à plusieurs milliers d’euros. Cette situation a particulièrement touché ceux qui stockaient leurs voitures dans de grands espaces ouverts, sans couverture, comme l’ont confirmé plusieurs témoignages recueillis par DNAlgérie.
« Vu le fait qu’on laisse nos véhicules dans une grande cour, donc pas couverte, la tôle de très nombreuses voitures a été impactée, et on a dû faire un rabais conséquent pour pouvoir les vendre, et les pertes au total s’élèvent à plusieurs milliers d’euros », confie le gérant algérien d’un concessionnaire automobile spécialisé dans l’export vers l’Algérie à la rédaction de DNAlgérie. Présent en région parisienne depuis plusieurs années, ce professionnel comme bien d’autres a subi de plein fouet les conséquences de ce phénomène climatique brutal. Selon lui, les seuls concessionnaires algériens en région parisienne qui ont été épargnés sont ceux qui disposent d’espaces de stockage en sous-sol ou dans des structures fermées. Dans un marché déjà tendu, les pertes engendrées par la baisse de la valeur marchande des véhicules impactés viennent s’ajouter aux défis logistiques et économiques auxquels font face ces professionnels.
De son coté, Le Parisien a rapporté que cet orage supercellulaire, qui a frappé l’Ile-de-France, la Champagne et le Rhône, a provoqué une vague de sinistres. Les assureurs, selon les données fournies par France Assureurs, estiment le coût total des dommages à 334 millions d’euros, dont une majorité — 196 millions — concerne le secteur automobile. Le nombre de sinistres enregistrés dépasse les 61 600 déclarations en moins de trois semaines. Cette facture salée s’explique en grande partie par le fait qu’en région parisienne, une majorité de véhicules — y compris ceux appartenant à des concessionnaires algériens — sont garés en extérieur, sans protection contre les éléments climatiques.
Les Algériens présents en région parisienne et touchés par cet événement se retrouvent aujourd’hui dans une position délicate. Ceux qui ne disposaient pas d’une assurance tous risques ne seront pas indemnisés. En effet, les contrats au tiers ne couvrent pas les dégâts causés par les intempéries, y compris la grêle. Seuls les automobilistes ou professionnels bénéficiant d’un contrat tous risques peuvent espérer un remboursement, mais avec une franchise à leur charge. Comme l’indique Le Parisien, la pression est d’autant plus forte que le réseau des réparateurs automobiles est saturé, ce qui repousse considérablement les délais de réparation.
Pour les Algériens établis dans la région parisienne, cette grêle a donc provoqué une onde de choc. Au-delà des pertes immédiates, c’est la capacité à maintenir une activité commerciale rentable qui est désormais en jeu. Plusieurs d’entre eux exportent leurs véhicules vers l’Algérie, et la moindre dépréciation de valeur due à des impacts sur la carrosserie compromet la viabilité de leurs ventes. Ces concessionnaires doivent désormais composer avec un parc de véhicules abîmés, moins attractifs pour les clients potentiels.
Alors que les assureurs estiment que le coût annuel moyen des sinistres liés à la grêle en France se situe autour de 400 millions d’euros, l’orage du 3 mai représente à lui seul près de la moitié de ce montant pour le secteur automobile. Une démonstration de plus que les épisodes météorologiques extrêmes, bien que brefs, peuvent avoir des conséquences durables, notamment pour les professionnels algériens implantés dans la région parisienne. Leur expérience souligne combien la vigilance face aux aléas naturels devient aujourd’hui une dimension incontournable de l’activité commerciale.