L’immigration en France est un sujet sensible qui ne cesse d’alimenter les débats politiques et diplomatiques, notamment en ce qui concerne les ressortissants algériens. Récemment, une annonce choc est venue bouleverser les espoirs de nombreux Algériens en situation irrégulière ou en attente d’une régularisation en France. Selon les dernières déclarations de Patrick Stefanini, représentant spécial du ministre de l’Intérieur sur l’immigration, les Algériens seraient exclus de la future liste des métiers en tension, rendant ainsi plus difficile leur intégration professionnelle en France.
Les métiers en tension sont des secteurs d’activité qui souffrent d’un manque criant de main-d’œuvre, ce qui conduit régulièrement le gouvernement à ajuster sa politique d’immigration afin d’attirer des travailleurs étrangers qualifiés. Cependant, l’annonce de cette mise à jour excluant les Algériens marque un durcissement significatif de la politique migratoire française envers ce pays.
« L’accord de 1968 est obsolète ! En soixante ans, le droit de l’immigration a beaucoup évolué. Cet accord ne prend pas en compte, par exemple, la politique d’immigration « choisie », lancée par Nicolas Sarkozy à partir de 2005 qui vise à encourager la migration des étudiants et des travailleurs. Les ministres de l’Intérieur et du Travail vont, prochainement, actualiser la liste des métiers en tension et les ressortissants algériens n’en seront pas bénéficiaires. La dénonciation de l’accord ou sa révision peut être une occasion pour l’Algérie d’accéder à ces mesures qui ont fait leur preuve avec d’autres pays. », a affirmé Stefanini à Paris Match.
Notons que, depuis plusieurs mois, les relations entre Paris et Alger sont marquées par des tensions répétées. En cause, plusieurs dossiers litigieux, dont la question des visas, le retour des ressortissants algériens sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et la coopération judiciaire entre les deux pays. Patrick Stefanini a clairement indiqué que « le dialogue avec Alger est dans l’impasse », citant le faible taux de retour des ressortissants expulsés comme l’un des points de friction majeurs.
Le gouvernement français avait déjà réduit de manière drastique le nombre de visas accordés aux Algériens en 2021 pour forcer Alger à coopérer sur le retour des clandestins. Bien que cette mesure ait été partiellement levée en 2023, les tensions restent palpables. Avec cette nouvelle exclusion des Algériens des métiers en tension, la France semble envoyer un signal fort : la politique migratoire sera dorénavant gérée avec plus de fermeté.
Une situation critique pour de nombreux travailleurs
Pour de nombreux Algériens installés en France, cette annonce est un coup dur. Beaucoup d’entre eux travaillent déjà dans des secteurs en tension, comme la restauration, le BTP ou encore l’aide à la personne. Or, l’intégration de ces professions dans la liste des métiers en tension aurait permis une régularisation facilitée pour certains sans-papiers. Avec cette exclusion, les perspectives d’avenir s’assombrissent.
Certains syndicats et associations de défense des travailleurs immigrés dénoncent une décision « discriminatoire » qui vise spécifiquement les Algériens. « Alors que la France a un besoin criant de main-d’œuvre dans plusieurs secteurs, pourquoi exclure une communauté précise ? » s’interroge un responsable de la CGT Immigration. De leur côté, les autorités françaises justifient cette mesure en mettant en avant les difficultés rencontrées avec Alger en matière de coopération migratoire.
Des mesures de rétorsion à prévoir ?
Du côté algérien, cette série de décisions est perçue comme une provocation. Les autorités pourraient bien répliquer en restreignant l’octroi de visas aux ressortissants français souhaitant se rendre en Algérie, voire en réduisant leur coopération économique avec Paris. D’autres mesures, plus symboliques, pourraient être prises pour manifester leur mécontentement.
L’avenir des Algériens en attente de régularisation en France reste donc incertain. Entre durcissement des conditions de régularisation, tensions diplomatiques et possible remise en cause des accords de 1968, les Algériens vivant en France pourraient bien être les premiers à faire les frais de ces nouvelles politiques migratoires. Reste à voir si les discussions entre Paris et Alger permettront d’apaiser la situation ou si un bras de fer plus dur s’engagera dans les mois à venir.
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