La mise à jour de la liste des métiers en tension en France pourrait bien constituer une opportunité inespérée pour de nombreux Algériens en situation irrégulière en quête de régularisation. Avec des secteurs d’activité en manque cruel de main-d’œuvre, le gouvernement entend faciliter la régularisation de travailleurs étrangers occupant ces postes essentiels. L’enjeu est double : d’un côté, répondre aux besoins économiques de la France en personnel qualifié et, de l’autre, offrir une possibilité d’insertion légale aux étrangers déjà présents sur le territoire.
Cette liste, qui doit servir de référence pour accorder ou non des titres de séjour, a été mise à jour en concertation avec les différentes régions, les partenaires sociaux et les ministères concernés. Elle vise notamment des secteurs comme l’agriculture, l’aide à domicile, la restauration, le bâtiment ou encore la métallurgie, des domaines où le recrutement s’avère particulièrement difficile. En réponse à cette situation, la ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, a affirmé que cette mise à jour permettrait d’adapter les besoins régionaux en matière d’emploi aux réalités du terrain.
Régularisation pour les Algériens de France : voici la liste actualisée des métiers en tension
Dans certaines régions, la demande est plus pressante que dans d’autres. Les bouchers sont demandés dans sept régions. Les serveurs de cafés-restaurants, employés de l’hôtellerie, aides de cuisine, employés du BTP et aides à domicile sont quant à eux plébiscités sur l’ensemble du territoire. Le constat est sans appel : ces secteurs souffrent d’une main-d’œuvre insuffisante et la présence d’étrangers qualifiés ou déjà en activité pourrait apporter une solution.
Toutefois, la régularisation ne sera pas automatique. La circulaire du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, impose des critères stricts : pour être éligibles, les travailleurs doivent justifier d’une présence en France depuis au moins trois ans et d’une activité dans le métier en tension concerné depuis au moins douze mois. Une disposition qui, selon certains syndicats, pourrait limiter l’impact positif de la mesure. L’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih), par exemple, redoute un durcissement des conditions de régularisation, alors que ce secteur est l’un des plus touchés par la crise du recrutement.
Pour les Algériens concernés, cette mise à jour de la liste des métiers en tension pourrait représenter un espoir. Nombre d’entre eux occupent déjà des postes dans la restauration, le bâtiment ou l’aide à domicile, souvent sans titre de séjour. Cette nouvelle réglementation pourrait leur ouvrir la voie vers une situation légale et plus stable. Toutefois, l’attente reste de mise, puisque les organisations syndicales et patronales doivent encore débattre de cette liste avant sa publication au Journal officiel.
L’évolution de la législation en matière de régularisation sera donc suivie de près par les travailleurs concernés et les employeurs en quête de personnel. Si les conditions de régularisation sont jugées trop restrictives, elles pourraient limiter l’impact positif escompté pour le marché du travail. Néanmoins, cette initiative marque une avancée significative vers une meilleure prise en compte des réalités du terrain et une réponse plus adaptée aux besoins du pays.
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