Un vent nouveau souffle sur les relations franco-algériennes, et avec lui, des perspectives inédites refont surface. Ce dimanche 6 avril, un rebondissement inattendu a marqué l’actualité diplomatique et économique entre Alger et Paris. Jean-Noël Barrot, ministre français des Affaires étrangères, en déplacement officiel à Alger, a rencontré le président Abdelmadjid Tebboune ainsi que son homologue algérien Ahmed Attaf, pour sceller ce qui pourrait être considéré comme la fin d’un épisode de turbulences entre les deux pays. L’annonce la plus marquante de cette visite en Algérie réside dans la réactivation immédiate de l’ensemble des mécanismes de coopération bilatérale, tous secteurs confondus, avec une mention particulière pour deux domaines : l’agroalimentaire et l’automobile, et Renault devrait se frotter les mains !
C’est dans ce contexte que le nom de Renault refait surface en Algérie. Bien que la firme française n’ait pas encore communiqué officiellement sur un éventuel retour industriel ou commercial, la déclaration du président Tebboune à Jean-Noël Barrot ouvre la porte à cette possibilité. En réponse à l’évocation par le chef de la diplomatie française des difficultés récentes rencontrées dans les secteurs clés comme l’automobile, Tebboune s’est engagé à « donner une nouvelle impulsion’ à ces domaines. Une formulation qui, dans les cercles économiques et diplomatiques, n’est jamais anodine. Elle évoque un redémarrage, une volonté politique affirmée de raviver des partenariats suspendus ou ralentis, et qui pourrait bien inclure la relance de la production ou de l’assemblage automobile tricolore sur le sol algérien.
La visite du ministre français intervient dans un cadre plus large de normalisation et de redynamisation des relations algéro-françaises. Après des mois de tensions marqués par des divergences sur les dossiers migratoires, mémoriels ou encore sécuritaires, les deux parties se sont mises d’accord pour reprendre leurs échanges selon des principes de sérieux, de discrétion et d’efficacité. À cet égard, les contacts entre services de renseignement reprendront prochainement, et une réunion entre les hauts responsables sécuritaires des deux pays est d’ores et déjà actée. Un dialogue stratégique sur le Sahel s’ajoutera à cette feuille de route.
Dans le domaine judiciaire, Jean-Noël Barrot a confirmé au président Tebboune la visite prochaine du ministre de la Justice français, Gérald Darmanin. Cette rencontre s’accompagnera d’une reprise du dialogue judiciaire bilatéral, notamment sur les questions sensibles des biens mal acquis. Le ministre a indiqué que les services du parquet national financier ont invité leurs homologues algériens à venir à Paris afin d’examiner ensemble les dossiers en cours.
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Du côté migratoire, le retour à la normale a également été confirmé. Les procédures de réadmissions et de délivrance de visas seront traitées dans le cadre des accords existants, via des canaux consulaires classiques. Un dialogue est engagé pour améliorer ces dispositifs et en accroître l’efficacité. Jean-Noël Barrot a révélé que le président Tebboune était favorable à l’organisation d’une réunion entre les consuls algériens en France et les préfets, une initiative qui sera coordonnée avec le ministère algérien des Affaires étrangères.
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Enfin, la coopération économique fera l’objet d’un renforcement visible dans les semaines à venir. Une rencontre est programmée entre le Medef, principal syndicat patronal français, et son homologue algérien, le Conseil du renouveau économique algérien (CREA), le 19 mai prochain. Avant l’été, une nouvelle session du Comefa, la commission mixte économique franco-algérienne, sera également organisée pour sceller les orientations stratégiques à venir.
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Dans ce paysage en recomposition, le secteur automobile, et en particulier la présence ou le retour de marques emblématiques comme Renault, pourrait symboliser un nouveau chapitre des relations économiques entre l’Algérie et la France. L’engagement d’Abdelmadjid Tebboune à relancer ce domaine, à l’heure où les discussions officielles reprennent tous azimuts, laisse entrevoir un possible retour de la marque au losange dans les chaînes de montage algériennes. Ce scénario, s’il se concrétise, marquera non seulement une reprise industrielle, mais aussi un geste politique fort en faveur d’un partenariat renouvelé, ancré dans l’efficacité, le pragmatisme et le respect mutuel.