L’obtention d’un rendez-vous pour un visa Schengen en Algérie est devenue un véritable casse-tête, poussant de nombreux citoyens à recourir à des moyens détournés pour contourner le problème. Face à cette situation, l’Algérie a officiellement réclamé une action des ambassades étrangères afin de mettre fin aux pratiques abusives liées à la prise de rendez-vous pour les visas. Le député des Algériens de l’étranger, Abdelouahab Yagoubi, a porté cette question au gouvernement, dénonçant un phénomène qui prend de l’ampleur.
Dans une question écrite adressée au ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, le député a mis en lumière l’ampleur du problème. Selon lui, des intermédiaires, agences de voyages et individus non agréés profitent de la détresse des citoyens en situation d’urgence – qu’il s’agisse de soins médicaux, d’études ou de raisons professionnelles – pour leur faire payer des sommes exorbitantes uniquement pour obtenir un rendez-vous, et non le visa lui-même. Les prix pratiqués peuvent atteindre plus de 100.000 dinars, ce qui place les citoyens dans une situation financièrement intenable.
Yagoubi a également dénoncé les humiliations infligées aux demandeurs de visa. Les longues files d’attente devant les centres de visa ou les options payantes pour accéder à un service dit « VIP » sont devenues des pratiques courantes. Les citoyens algériens, souvent traités comme des demandeurs de seconde zone, se retrouvent à subir ces situations tout en étant contraints de payer pour des services supplémentaires.
Le parlementaire a exhorté le gouvernement à agir pour mettre un terme à la vente des rendez vous pour un visa Schengen, en particulier en impliquant plusieurs ministères clés dans cette lutte, notamment ceux des Affaires étrangères, de la Justice et du Commerce. Il a appelé à l’ouverture d’enquêtes judiciaires et à des contrôles rigoureux pour garantir que les prestataires de services de visa se conforment à la réglementation en vigueur.
Dans sa réponse, le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a reconnu l’existence de ce phénomène illégal et a réitéré son engagement à lutter contre cette pratique. Selon lui, la lutte contre la vente de rendez-vous pour les visas est une priorité pour son ministère, qui alerte régulièrement les représentations diplomatiques étrangères en Algérie. Il a également souligné que ces ambassades sont encouragées à respecter la législation nationale et à offrir toutes les facilités nécessaires aux citoyens algériens dans le cadre du traitement des demandes de visa.
Le ministre a précisé que cette sensibilisation a déjà porté ses fruits, avec plusieurs ambassades ayant mis en place des plateformes en ligne permettant aux demandeurs de déposer et suivre leurs demandes sans passer par des intermédiaires. Il a également fait état de poursuites engagées par certaines représentations contre des individus impliqués dans des pratiques frauduleuses au sein des centres de visa.
Cependant, Ahmed Attaf n’a pas minimisé la gravité de la situation, qualifiant ce phénomène de « dangereux ». Il a assuré que son ministère continuera à œuvrer, en coopération avec d’autres organismes nationaux, pour lutter contre ce fléau et garantir un traitement digne et respectueux des citoyens algériens.
L’un des points forts de sa réponse réside dans son engagement à poursuivre les efforts de sensibilisation à l’égard des ambassades étrangères. Il a appelé ces dernières à respecter les lois algériennes et à adhérer aux règles internationales en vigueur, notamment celles énoncées dans la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques. Cette dernière régit, entre autres, le comportement des missions diplomatiques et consuleurs dans les pays hôtes.
Le marché noir des rendez-vous pour les visas Schengen en Algérie est un problème qui affecte profondément la vie de nombreux citoyens. L’intervention des autorités algériennes est donc essentielle pour rétablir un certain équilibre et mettre fin à ces pratiques abusives. Tandis que des mesures commencent à être mises en place, la pression populaire continue d’augmenter, avec l’espoir que de nouvelles solutions viendront alléger ce fardeau.
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