Dans une ère où les démarches administratives tendent de plus en plus vers la digitalisation, une nouvelle proposition pourrait transformer l’expérience des Algériens établis à l’étranger. Le député Farès Rahmani, représentant la circonscription Amérique et reste de l’Europe, a de nouveau interpellé le ministère des Affaires étrangères sur la possibilité de permettre aux citoyens algériens de renouveler leur passeport biométrique algérien sans devoir se rendre physiquement dans les consulats. Une mesure qui, selon lui, serait en parfaite adéquation avec les avancées technologiques actuelles et les besoins pressants des Algériens de la diaspora.
Sur sa page Facebook officielle, Farès Rahmani a rappelé que l’époque actuelle est celle de la modernisation. Il a ainsi affirmé : « J’ai proposé la possibilité de renouveler le passeport algérien à distance. On espère que cela se fera à l’avenir, on est à l’ère de la modernisation, il faut mettre à profit les nouvelles technologies. » Cette déclaration, qui fait écho à une demande croissante de la communauté algérienne vivant hors du pays, met en lumière un dysfonctionnement dans la logique administrative actuelle. Le député souligne que les empreintes digitales de tous les citoyens ayant déjà obtenu un passeport biométrique sont conservées dans les bases de données. Cela signifie que l’unique raison d’un déplacement vers un consulat pour un renouvellement perdrait toute justification technique, du moins pour ceux dont les données biométriques ont été dûment enregistrées lors d’un précédent dossier.
La démarche proposée est, selon Farès Rahmani, à la fois simple et sécurisée. Le citoyen n’aurait qu’à fournir quelques éléments via une plateforme dédiée : son numéro d’identification nationale, le numéro de son passeport actuel, ainsi qu’une photo d’identité récente. Le système aurait ensuite pour tâche de comparer automatiquement cette nouvelle photo à celle déjà enregistrée. Si la correspondance est validée, le passeport pourrait être renouvelé à distance sans aucune intervention physique de l’usager. Dans les cas où une incohérence serait détectée – par exemple une photo trop différente de l’originale – un déplacement pourrait alors être demandé à titre exceptionnel. Cette logique de fonctionnement conditionnelle permettrait à la majorité des demandes d’être traitées rapidement, tout en maintenant un haut niveau de contrôle et de sécurité.
Farès Rahmani insiste également sur une question d’équité administrative. Il rappelle que la carte d’identité biométrique algérienne, elle, est déjà délivrée à distance dans certains cas, ce qui renforce l’idée que le même procédé pourrait tout à fait s’appliquer au passeport. Pour lui, le refus actuel d’appliquer ce mode de fonctionnement au passeport ne repose sur aucun fondement technique solide, mais uniquement sur une inertie administrative qui gagnerait à être remise en question. Il conclut en réaffirmant : « En tant que député, je demande que cela soit fait », ajoutant qu’à ses yeux, il ne s’agit plus que « d’une question de temps ».
La proposition de Farès Rahmani résonne auprès de nombreux Algériens établis à l’étranger, qui sont souvent confrontés à des délais d’attente importants, des frais de déplacement élevés et des obstacles logistiques pour se rendre dans le consulat le plus proche. Le traitement des demandes de passeport en ligne, sans déplacement, représenterait une véritable avancée dans la relation entre l’État et sa diaspora. Reste à savoir si cette initiative suscitera un écho favorable du côté du ministère des Affaires étrangères et si elle sera intégrée dans un futur dispositif de modernisation des services consulaires. En attendant une réponse officielle, les regards restent tournés vers Alger, dans l’espoir que cette idée ne reste pas lettre morte.