C’est dans un contexte marqué par des réformes et une volonté affirmée de moderniser le secteur des transports que le ministre algérien des Transports, Said Sayoud, s’est exprimé devant les médias, en marge de la rencontre entre le président Abdelmadjid Tebboune et les chefs d’entreprises au Centre international de conférences (CIC) d’Alger. L’événement, qui s’inscrit dans une série d’initiatives pour dynamiser le tissu économique national, a servi de tribune pour aborder plusieurs dossiers sensibles, dont celui de la compagnie aérienne nationale, Air Algérie, régulièrement sous le feu des critiques concernant ses performances, en particulier les retards récurrents de ses vols.
Interrogé sur les retards accusés par les vols Air Algérie, Said Sayoud a livré une déclaration qui a surpris plus d’un observateur. En effet, le ministre a reconnu sans détour l’ampleur du problème dans un passé récent, tout en mettant en avant des progrès notables réalisés au cours des derniers mois. « Avant, les retards touchaient 50% des vols. Aujourd’hui, plus de 70% des vols décollent à l’heure », a-t-il révélé. Cette affirmation, soutenue par des données qu’il dit consulter quotidiennement, montre une amélioration statistiquement significative dans la ponctualité de la compagnie, un point souvent dénoncé par les voyageurs algériens et la diaspora.
Cette déclaration, au sujet des retards, intervient alors qu’Air Algérie traverse une phase de restructuration ambitieuse. L’amélioration de la ponctualité ne serait donc pas le fruit du hasard, mais le résultat d’un suivi rigoureux et de mesures internes destinées à rationaliser les opérations. Le ministre a tenu à souligner qu’il suit personnellement l’évolution des performances de la compagnie, preuve que le dossier est pris au sérieux au plus haut niveau de l’État. Le suivi quotidien évoqué par Saïd Sayoud laisse entendre une pression constante sur la direction de la compagnie pour redresser son image, aussi bien au niveau national qu’international.
La déclaration du ministre ne se limite pas à un simple constat chiffré. Elle s’inscrit dans un discours plus large sur la transformation progressive d’Air Algérie, dans un climat où l’opinion publique reste vigilante. Le problème des retards, qui a longtemps été perçu comme un symbole de dysfonctionnements plus profonds dans la gestion de la compagnie, est en voie d’être traité de manière concrète. Cela passe non seulement par une meilleure organisation interne, mais aussi par une refonte des processus opérationnels, allant de la planification des vols jusqu’à la coordination au sol.
Il est également important de replacer cette amélioration dans un contexte où Air Algérie s’est engagée dans un vaste programme de modernisation de sa flotte, avec notamment la commande de 16 appareils neufs auprès de Boeing et Airbus, ainsi que des négociations en cours pour l’acquisition de deux avions supplémentaires. Ces investissements ne visent pas uniquement à étendre la capacité de la compagnie, mais aussi à renforcer sa fiabilité, son efficacité et sa compétitivité sur un marché aérien de plus en plus concurrentiel. La réduction des retards pourrait donc être l’un des premiers signes visibles d’un changement de paradigme à l’intérieur même de l’entreprise.
En choisissant de communiquer de manière transparente sur les chiffres liés à la ponctualité, le ministre des Transports envoie aussi un message clair à l’opinion publique et aux clients d’Air Algérie : les problèmes sont identifiés, les solutions sont en cours, et les résultats commencent à se faire sentir. L’objectif affiché semble être la réhabilitation de la compagnie nationale comme un acteur crédible du transport aérien régional et international, capable de répondre aux standards de qualité attendus par les passagers.
L’amélioration de la ponctualité des vols, aussi spectaculaire soit-elle, ne saurait suffire à elle seule à redorer complètement l’image d’Air Algérie. Mais elle constitue un indicateur fort de la dynamique de changement enclenchée. Le fait que cette progression ait été confirmée par un responsable ministériel, dans un cadre institutionnel aussi solennel, donne du poids à cette évolution. Reste désormais à voir si cette tendance se maintiendra dans le temps et si elle s’accompagnera d’autres réformes profondes, notamment en matière de services à bord, de gestion des ressources humaines et d’ouverture vers de nouvelles destinations. Le ciel algérien semble vouloir changer de cap, et Air Algérie pourrait bien être en train de préparer un nouveau décollage.
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