Retour de Hyundai, importation, blanchiment d’argent : les décisions du conseil des ministres

Conseil des ministres

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a dirigé, ce dimanche 18 mai, une nouvelle session du Conseil des ministres, une réunion stratégique qui a abordé divers dossiers cruciaux, allant de l’état civil à l’importation, en passant par l’autisme et les partenariats internationaux. Ce Conseil, qui réunit les ministres concernés par les sujets en question, a été marqué par des décisions fortes qui témoignent d’une volonté de réforme et d’adaptation aux réalités économiques et sociales de l’Algérie.

Dès l’ouverture, le chef de l’État a insisté sur la nécessité pour le gouvernement d’intensifier sa présence sur le terrain, demandant que les membres du Conseil et les ministres abandonnent toute approche médiatique au profit d’une réponse concrète aux attentes populaires. Dans cette optique, l’accent a été mis sur une coordination étroite entre les ministres et le Premier ministre, au sein même du Conseil, afin que les décisions du Conseil soient cohérentes, applicables et utiles.

Une décision particulièrement importante du Conseil des ministres concerne la régularisation de l’importation à petite échelle, souvent qualifiée de commerce informel. Le président a ordonné que ces jeunes travailleurs, qui investissent de petits capitaux dans des produits essentiels importés en quantités réduites, soient intégrés dans un cadre légal en bénéficiant des avantages liés au statut d’entrepreneur individuel. Le Conseil et les ministres ont souligné que cette intégration permettra non seulement de sécuriser ces jeunes économiquement, mais également de transformer une pratique souvent marginalisée en un véritable levier économique encadré. Le président a également instruit le Premier ministre, au nom du Conseil, de mettre en place une commission spéciale composée de ministres et d’experts pour encadrer cette activité, notamment en déterminant les mécanismes d’importation et la liste des produits autorisés. Les ministres présents ont reconnu l’enjeu de cette régularisation pour l’équilibre social, en particulier dans les régions les plus dépendantes de ce mode de commerce.

D’un point de vue industriel, le Conseil des ministres a réservé une place particulière aux avancées de la production nationale, notamment dans le secteur du sucre. Le président a félicité le ministre de l’Industrie pour les résultats obtenus grâce à l’activation de nouvelles usines. Il a suggéré la création d’un office national du sucre pour mieux organiser la production, répondre aux besoins du marché local et structurer les flux destinés à l’export. Cette proposition, discutée au sein du Conseil entre les ministres concernés, vise à renforcer l’impact de la production nationale sur les équilibres économiques et la Banque centrale.

Sur le plan des relations extérieures, le Conseil des ministres a abordé les accords conclus avec la Slovénie. Le président a ordonné une réunion de suivi pour la mise en œuvre des projets bilatéraux, notamment dans les domaines de l’intelligence artificielle, la recherche et la pharmacie. La liaison maritime Algérie-Slovénie a également été évoquée, comme un axe stratégique d’échange économique. De même, les relations avec Oman ont été au cœur du Conseil. Le président a exigé que les ministres concernés accélèrent les projets conjoints, notamment ceux liés à l’agriculture, à l’industrie automobile (avec Hyundai), ainsi que la création d’une ligne maritime Alger-Mascate.

Concernant le projet de loi sur l’état civil, les ministres ont reçu l’instruction d’enrichir les textes tout en les allégeant, dans le but d’en faciliter l’application. Le Conseil des ministres, dans sa structure, vise à harmoniser les textes de loi avec la numérisation croissante du secteur de l’Intérieur. Le président a rappelé que la protection des données de l’état civil est une priorité nationale.

Enfin, la réunion a abordé la mise en œuvre des recommandations du Groupe d’action financière (GAFI), notamment dans la lutte contre le blanchiment d’argent. Le Conseil et les ministres ont réaffirmé la conformité de l’Algérie avec les standards internationaux, notamment grâce à la transparence introduite dans les lois financières récentes. Cette orientation est destinée à rassurer les partenaires économiques internationaux sur la fiabilité du système algérien.

La session du Conseil des ministres s’est achevée par l’adoption de plusieurs décrets portant sur des nominations à des postes supérieurs de l’administration, confirmant la volonté de dynamiser la gestion publique à tous les niveaux. Ce Conseil, qui réunit régulièrement les ministres autour du président de la République, s’impose de plus en plus comme l’instance où se dessine l’avenir institutionnel et économique de l’Algérie.