Le ministre du Travail, M. Fayçal Bentaleb, a fait une déclaration qui ne manquera pas de susciter des réactions chez les travailleurs algériens, notamment ceux proches de l’âge de la retraite en Algérie. Lors d’une séance plénière à l’Assemblée populaire nationale (APN) ce jeudi, il a confirmé qu’un retour au système de retraite proportionnelle n’est pas à l’ordre du jour. Cette annonce, qui intervient dans un contexte économique et social délicat, met fin aux spéculations sur un éventuel rétablissement de ce dispositif.
M. Bentaleb a justifié cette décision en expliquant que les circonstances exceptionnelles ayant conduit à la mise en place de la retraite proportionnelle dans le passé ne sont plus d’actualité. Selon ses propos, « les conditions économiques exceptionnelles qui ont conduit à l’adoption du système de la retraite proportionnelle n’existent plus. La caisse de retraite a arrêté ce système. » Il a ainsi souligné que ce régime particulier, qui permettait aux travailleurs de partir à la retraite avant d’avoir accompli les années de cotisation requises, n’est plus adapté à la situation actuelle.
Le système de retraite proportionnelle, instauré en Algérie à la fin des années 1990, avait été conçu pour répondre à une crise économique majeure et à une restructuration massive des entreprises publiques. Il visait alors à offrir une solution temporaire à des milliers de travailleurs confrontés à des licenciements ou à des fermetures d’usines. Cependant, cette mesure, bien que salutaire à l’époque, a lourdement pesé sur les finances de la Caisse nationale des retraites (CNR), provoquant des déséquilibres qui se font encore sentir aujourd’hui.
Le ministre a également apporté des précisions sur le régime général de retraite et de sécurité sociale. La cotisation sociale, qui constitue l’une des principales sources de financement du système, reste fixée à 34,5 %, comme établi par le décret de 1994. Parmi ce pourcentage, 0,5 % est réservé à la retraite anticipée pour les travailleurs du secteur économique. Ce détail illustre la volonté des autorités de maintenir un équilibre financier, malgré les défis auxquels est confrontée la CNR.
Les propos du ministre traduisent une réalité économique complexe. La Caisse nationale des retraites fait face à une pression croissante en raison de l’augmentation de l’espérance de vie et du déséquilibre entre le nombre de cotisants et celui des retraités. Ce contexte oblige le gouvernement à privilégier des solutions qui garantissent la viabilité à long terme du système, quitte à prendre des décisions impopulaires.
Cette annonce ne manquera pas de raviver les débats autour de la réforme du système de retraite en Algérie. Les syndicats et les organisations de travailleurs, qui militent depuis des années pour le rétablissement de la retraite proportionnelle, risquent de se heurter à une fin de non-recevoir de la part des autorités. Ces dernières, conscientes des enjeux budgétaires, semblent privilégier une approche plus stricte, axée sur la rationalisation des dépenses et l’augmentation des recettes.
Notons que, la retraite proportionnelle offrait la possibilité aux salariés de mettre fin à leur carrière professionnelle avant l’âge de 60 ans en Algérie. Cette mesure exigeait, pour les hommes, un minimum de 50 ans d’âge et 20 années de cotisation, tandis que pour les femmes, il fallait avoir au moins 45 ans et justifier de 15 années de cotisation.
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