En ce mois d’avril 2025, de nombreux Algériens touchant des pensions de retraite en France viennent de découvrir, parfois avec soulagement, parfois avec perplexité, que le montant de leur pension complémentaire Agirc-Arrco s’est enfin stabilisé. Ce changement s’inscrit dans un contexte de plusieurs mois de fluctuations liées aux ajustements des prélèvements sociaux, dont la contribution sociale généralisée (CSG), qui a été revue à la hausse en début d’année. Cette évolution concerne pas moins de 14 millions de retraités affiliés à ce régime, parmi lesquels une part importante de ressortissants algériens.
Le début d’année a été marqué par la revalorisation du barème de la CSG de 4,8 % pour compenser l’inflation enregistrée l’année précédente. Cette hausse a eu pour effet d’entraîner le basculement de certains foyers d’une tranche de taux à une autre. Ceux qui bénéficiaient d’un taux réduit de 3,8 % ont parfois vu leur taux grimper à 6,6 %, voire à 8,3 %. Ce changement de tranche a logiquement entraîné une baisse du montant net de leur pension, provoquant inquiétudes et interrogations chez de nombreux bénéficiaires. Pour limiter les effets brutaux de ces modifications, un mécanisme de lissage sur deux ans a été mis en place, destiné à amortir les franchissements de seuils fiscaux.
Mais ce qui a amplifié la confusion, c’est le fonctionnement spécifique du régime Agirc-Arrco : les ajustements de taux sont appliqués avec un décalage de deux mois. Cela signifie que les nouveaux taux décidés en janvier n’ont commencé à impacter les pensions qu’à partir du mois de mars. Ainsi, certains retraités ont vu leur pension complémentaire augmenter en mars lorsqu’ils ont bénéficié d’une baisse du taux de CSG. À l’inverse, ceux dont le taux a augmenté ont été confrontés à un double prélèvement en mars : le nouveau taux en vigueur, mais également le rattrapage des prélèvements non effectués en janvier et février. Ce double prélèvement a suscité de nombreuses interrogations, notamment parmi les retraités algériens vivant en France, qui n’ont pas toujours bénéficié d’une information fluide sur ces mécanismes.
L’Agirc-Arrco a toutefois annoncé que depuis le mois d’avril, seuls les prélèvements sociaux correspondant au mois en cours seront appliqués. Cette précision signifie que le montant versé à partir d’avril représente désormais la pension nette de référence pour toute l’année 2025, sauf événement exceptionnel. Cette stabilité arrive après une période de trois mois marquée par l’incertitude et des montants variables, ce qui a pu compliquer la gestion budgétaire des foyers concernés.
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Pour les personnes touchant des pensions de retraite en France, y compris les Algériens, souvent plus sensibles aux variations de revenus dans un contexte de forte dépendance aux prestations sociales, cette clarification était très attendue. Les disparités entre les régimes de base, comme la Carsat, et les complémentaires comme Agirc-Arrco, n’ont pas arrangé la situation, surtout que les écarts de calendrier entre les deux régimes ont semé une certaine confusion. L’absence d’une communication simultanée et explicite de la part des caisses concernées a accentué ce sentiment de flou.
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Désormais, sauf modification administrative imprévue, erreur de calcul ou changement de situation fiscale personnelle, les retraités peuvent s’attendre à percevoir un montant fixe chaque mois jusqu’à la revalorisation annuelle prévue en novembre 2025. À cette date, le régime ajustera le montant brut des pensions en fonction de l’inflation et des équilibres financiers du système, comme cela se fait habituellement.
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Les Algériens résidant en France, nombreux à être affiliés au régime Agirc-Arrco, doivent donc s’appuyer sur le montant d’avril comme base de référence pour leur gestion financière des mois à venir. Si cette nouvelle phase apporte un peu de sérénité après un début d’année agité, elle rappelle aussi la complexité du système et l’importance pour les bénéficiaires de rester informés des évolutions administratives qui peuvent impacter leur quotidien, parfois de manière inattendue.