En France, l’accès à la retraite progressive vient de connaître une avancée majeure qui pourrait transformer la fin de carrière de nombreux travailleurs, notamment les Algériens. Ces derniers, nombreux à occuper le statut de salarié en France, voient enfin une porte s’ouvrir vers une transition plus douce entre vie active et retraite. Cette mesure, qui entrera en vigueur à partir du 1er septembre 2025, permet aux salariés dès 60 ans de passer à temps partiel tout en commençant à percevoir une partie de leur pension de retraite. Un soulagement pour beaucoup, mais encore faut-il que toutes les conditions soient réunies.
Jusqu’à récemment, les Algériens en France n’avaient accès à la retraite progressive qu’à partir de 62 ans, suite à la réforme de 2023 qui avait relevé l’âge minimal. Cette restriction représentait un frein important, en particulier pour les Algériens salariés qui, souvent exposés à des métiers pénibles ou physiques, aspiraient à une sortie progressive du monde du travail. Grâce aux nouvelles négociations engagées par les partenaires sociaux, un retour à 60 ans a été acté, via un Accord national interprofessionnel signé à l’automne 2024. Une véritable victoire pour tous les Algériens en France concernés par la retraite, d’autant que cette décision marque un tournant en faveur d’un système plus équitable.
Capital a révélé que le Medef a été directement sollicité pour ajuster les contours du dispositif. L’organisation patronale a ainsi travaillé à encadrer de manière plus stricte les conditions de refus d’un passage à temps partiel par les employeurs. Cette initiative vise à réduire les injustices constatées, notamment chez les Algériens en France, pour qui l’acceptation d’un temps partiel conditionne l’accès à cette retraite progressive. En effet, sans l’accord de leur employeur pour un aménagement de leur emploi du temps, ces salariés ne peuvent bénéficier du nouveau dispositif, ce qui pourrait priver encore une fois une partie de cette population d’un droit pourtant promis à tous.
Les Algériens, très présents dans des secteurs comme le bâtiment, la logistique, le nettoyage ou encore la restauration, savent combien il est difficile de négocier un temps partiel, surtout dans les petites entreprises. Le Medef, toujours selon les informations obtenues par Capital, a donc pris soin d’objectiver les motifs de refus d’un employeur. Cela signifie que toute opposition à une demande de temps partiel devra désormais être justifiée par des éléments précis et vérifiables, une protection supplémentaire pour les Algériens en France qui souhaitent préparer leur retraite plus sereinement.
Mais cette avancée pourrait ne pas profiter de manière équitable à tous. Les grandes entreprises, dotées de ressources humaines plus importantes et souvent mieux structurées, seront les premières à mettre en œuvre cette mesure. Les Algériens employés dans ces groupes verront donc leur demande de retraite progressive acceptée plus facilement. En revanche, pour ceux qui travaillent dans des PME ou TPE, notamment très répandues dans certains secteurs à forte présence maghrébine, le chemin pourrait rester semé d’embûches. Sans représentation syndicale forte ni accords collectifs adaptés, ces entreprises sont moins enclines à accepter les réductions de temps de travail, ce qui limite de fait l’accès à cette retraite progressive.
Il faut toutefois reconnaître que cette mesure représente une véritable lueur d’espoir. Elle offre aux Algériens vivant en France la possibilité de mieux anticiper leur départ à la retraite, de prendre soin de leur santé, de s’occuper de leurs proches ou simplement de profiter d’un rythme de vie allégé. Ce nouveau dispositif est aussi une reconnaissance implicite de la contribution de cette communauté au tissu économique français. Pendant des décennies, les Algériens ont occupé des emplois essentiels, souvent difficiles, participant au développement du pays. Le retour à 60 ans pour la retraite progressive vient en quelque sorte réparer une forme d’injustice sociale longtemps dénoncée.
La réforme adoptée permet également d’harmoniser la situation entre les salariés du secteur privé et ceux du public. Les Algériens en France travaillant dans la fonction publique pourront aussi bénéficier de ce droit à la retraite progressive, selon les mêmes modalités. Cela suppose toutefois que l’administration accepte leur demande de passage à temps partiel, condition toujours incontournable.
Une autre particularité du nouveau dispositif tient au principe du double volontariat. L’idée est de ne pas imposer unilatéralement la réduction du temps de travail, mais de la négocier entre l’employeur et le salarié. Pour les Algériens, souvent confrontés à un rapport de force déséquilibré dans certaines entreprises, cette négociation pourrait s’avérer difficile. D’où l’intérêt pour eux de se faire accompagner, par des représentants du personnel ou des juristes spécialisés, afin de formuler leur demande dans les meilleures conditions.
Malgré ces limites, cette mesure est porteuse d’espoir. À condition d’être informés de leurs droits, les Algériens installés en France pourront envisager la retraite sous un nouveau jour. Un droit à la retraite plus souple, plus humain, plus adapté aux parcours de vie de chacun. Il ne s’agit pas d’un privilège, mais bien d’une reconnaissance. Pour ceux qui ont bâti leur vie professionnelle dans un autre pays, le fait de pouvoir ralentir à partir de 60 ans sans renoncer complètement à leur activité constitue une avancée majeure.
Au final, la retraite progressive à partir de 60 ans est une bonne nouvelle pour de nombreux Algériens en France. Grâce à l’implication du Medef, sollicité notamment par Capital, les contours du dispositif ont été clarifiés, même si des freins subsistent. La condition du temps partiel reste une barrière potentielle, mais elle n’est plus infranchissable. Pour les Algériens salariés en France, ce changement représente à la fois un soulagement et un nouveau défi. Reste à voir si les entreprises, grandes ou petites, joueront le jeu pour que la promesse d’une retraite progressive devienne une réalité pour tous.